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OECD Pensions Outlook 2020: Sustainability and Resilience in times of Crisis (ENG & FR)

08 December 2020

(Version française ci-dessous)

On Monday 7 December 2020, the OECD presented its 2020 Pensions Outlook. The new report comes in the midst of the Covid-19 crisis. A crisis that has sent unprecedented shockwaves through labour markets and pension arrangements alike. The report encourages policy makers to balance short- and long-term consequences, ensuring adequacy, widening pension coverage including for non-standard workers, as well as considering investment strategies and risk-sharing. The report, however, fails to recognize that many of the challenges facing pension systems can only be addressed using a broader labour market approach.

The Covid-19 crisis has had a serious impact on pensions as well as the overall economy. Lockdowns, and the related economic recession have multiple impacts on retirement savings, retirement savings schemes, providers, regulators and supervisors. These impacts could together with decline in the value of assets in retirement portfolios lead to lower incomes in retirement and important dysfunctions in the market.[i]

Low economic growth, rising unemployment and low interest rates are all factors that have a significant impact on pensions and the OECD Outlook gloomily notes that economic growth, interest rates and returns are likely to remain low long into the future. However, as the Outlook also notes, even before the outbreak of the pandemic, retirement savings and old-age pension systems were facing significant challenges.  The Outlook lists population ageing, with longer lives to finance in retirement and smaller cohorts entering the labour market, as well as a low economic and wage growth environment, low returns in traditional asset classes and low interest rates as issues already weighing heavily on funded and pay-as-you-go, defined benefit and defined contribution, and private and public retirement provisions.[ii]

However, it is worth also keeping in mind that the Covid-19 crisis did not hit otherwise robust and socially just economies. Inequalities had also been widening well before the crisis. The erosion of social justice principles is particularly true regarding labour rights and pension rights. Past pension reforms have in many cases created a paradigm shifts, by changing the risk-sharing arrangements with almost a single objective: reducing or containing costs and far less on mitigating the negative social impact.

The report urges policy makers to implement policy measures that strike a balance between short-term relief and long-term financial sustainability of pension schemes.[iii] For trade unions, a robust pension system should be based on fair risk-sharing between workers, employers and government. It should be predictable, deliver pension benefits above poverty, but beyond that should ensure continuity in living standards throughout the retirement period. It should ensure universal coverage and the collective dimension of pensions.

The report also highlights existing concerns that non-standard workers who are not in a full-time permanent employment relationship may have worse access to pensions and lower entitlements than others may. With non-standard employment, such as self-employment, temporary or part-time work, accounting for more than one-third of employment across OECD countries[iv] this is and should be a matter of great concern.

The OECD Employment Outlook 2020, released last 7 July 2020, shows that the increasing flexibility of labour markets has led to an increase in non-standard forms of employment, defined as either part-time workers or workers with frequent transitions and breaks between one job and the next.

The new Pensions Outlook discusses policy options on how to increase the role of retirement savings plans for workers in non-standard forms of work. A range of options for non-standard workers are suggested to help workers join and regularly contribute to retirement savings plans, including: applying the same enrolment rules as for full-time permanent employees; facilitating access to retirement savings plans in the workplace; and offering dedicated retirement savings products for non-standard workers.

The report rightly points out that temporary workers and self-employed workers may “prioritise” precautionary savings over retirement savings because they face uncertainty over their income. It fails however to recognise that these challenges can only be addressed using a broader labour market approach. Even the most well designed pension system will not deliver a successful outcome if the economy and the structure of our labour markets does not follow suit. Low wage growth, less stable employment careers and insufficient regulation or insufficient collective bargaining leads to low pension coverage among some groups of workers – including non-standard workers. In these cases, “encouragement” is simply insufficient to ensure a decent pension for all.

 

Read the OECD Pensions Outlook 2020 here.

Read TUACs policy paper Pension rights and sustainability in times of crisis here.

 

[i] OECD, 2020, Pensions Outlook 2020, https://www.oecd-ilibrary.org/finance-and-investment/oecd-pensions-outlook-2020_67ede41b-en

[ii] Ibid.

[iii] Ibid.

[iv] OECD, 2019; Pensions at a Glance, https://www.oecd.org/pensions/countries-should-strengthen-pension-systems-to-adapt-to-changing-world-of-work.htm

Perspectives des pensions de l’OCDE 2020 : Durabilité et résilience en temps de crise

Le lundi 7 décembre 2020, l’OCDE a présenté ses Perspectives des pensions 2020. Ce nouveau rapport intervient en plein milieu de la crise du Covid-19. Une crise qui provoque des ondes de choc sans précédent sur les marchés du travail et les régimes de retraite. Le rapport encourage les décideurs politiques à équilibrer les conséquences à court et à long terme, en garantissant l’adéquation, en élargissant la couverture des retraites, y compris pour les travailleurs atypiques, ainsi qu’en envisageant des stratégies d’investissement et un meilleur partage des risques. Toutefois, le rapport ne reconnaît pas que nombre des défis auxquels sont confrontés les régimes de retraite ne peuvent être relevés qu’en adoptant une approche plus large comprenant aussi les défis du marché du travail.

La crise de Covid-19 a eu de graves répercussions sur les retraites ainsi que sur l’économie en général. Les mesures de confinement et la récession économique qui en découle ont de multiples répercussions sur l’épargne-retraite, les régimes d’épargne-retraite, les prestataires, les régulateurs et les superviseurs. Ces impacts, conjugués à la baisse de la valeur des actifs pourraient entraîner une baisse des revenus à la retraite et d’importants dysfonctionnements du marché.[i]

La faible croissance économique, la hausse du chômage et la faiblesse des taux d’intérêt sont autant de facteurs qui ont un impact important sur les retraites. Les Perspectives de l’OCDE constatent avec préoccupation que la croissance économique, les taux d’intérêt et les rendements devraient rester faibles pendant longtemps. Toutefois, comme le note le rapport, même avant le déclenchement de la pandémie, les systèmes d’épargne-retraite et de pension de vieillesse étaient confrontés à des défis importants : vieillissement de la population, avec une durée de vie plus longue à financer à la retraite et des cohortes plus réduites entrant sur le marché du travail, un environnement de croissance économique et salariale faible, des rendements faibles dans les classes d’actifs traditionnelles et des taux d’intérêt bas – autant de problèmes qui pèsent déjà lourdement sur les régimes de retraite par capitalisation et par répartition, à prestations et à cotisations définies, ainsi que sur les régimes de retraite privés et publics.[ii]

La crise COVID-19 n’a pas touché des économies par ailleurs robustes et socialement justes. Les inégalités s’étaient également creusées bien avant la crise. L’érosion des principes de justice sociale est particulièrement vraie en ce qui concerne les droits du travail et les droits à la retraite. Les réformes des retraites passées ont, dans de nombreux cas, créé un changement de paradigme, en modifiant les modalités de partage des risques avec un objectif presque unique : réduire ou contenir les coûts et beaucoup moins sur l’atténuation de l’impact social négatif.

Le rapport recommande de mettre en œuvre des mesures qui équilibre les objectifs de soutien à court terme et ceux de viabilité financière à long terme des régimes de retraite.[iii]  Pour les syndicats, un système de retraite solide doit être basé sur un partage équitable des risques entre les travailleurs, les employeurs et le gouvernement. Il doit être prévisible, offrir des prestations de retraite supérieures à la pauvreté, mais au-delà, il doit assurer la continuité du niveau de vie tout au long de la période de retraite. Il devrait assurer une couverture universelle et la dimension collective des pensions.

Le rapport souligne également la situation préoccupante des travailleurs atypiques qui ne bénéficient pas de contrat de travail à temps plein et peuvent avoir un accès plus difficile aux système de retraite  ou avec  des droits moins élevés que les autres. Les emplois atypiques, tels que le travail indépendant, le travail temporaire ou à temps partiel, représentant plus d’un tiers de l’emploi dans les pays de l’OCDE.[iv]

Les Perspectives de l’emploi de l’OCDE 2020, publiées le 7 juillet dernier, montrent que la flexibilité croissante des marchés du travail a entraîné une augmentation des formes d’emploi atypiques, définies comme étant soit des travailleurs à temps partiel, soit des travailleurs ayant des transitions et des interruptions fréquentes entre un emploi et le suivant.

Les nouvelles Perspectives des pensions examinent les options politiques sur la manière d’accroître le rôle de l’épargne-retraite pour les travailleurs dans les formes de travail atypiques. Une série d’options pour les travailleurs atypiques sont proposées pour aider les travailleurs à adhérer et à contribuer régulièrement à des plans d’épargne-retraite, notamment : appliquer les mêmes règles d’adhésion que pour les employés permanents à temps plein ; faciliter l’accès aux plans d’épargne-retraite sur le lieu de travail ; et offrir des produits d’épargne-retraite spécifiques pour les travailleurs atypiques.

Le rapport souligne à juste titre que les travailleurs temporaires et les travailleurs indépendants peuvent “privilégier” l’épargne de précaution par rapport à l’épargne-retraite, car ils sont confrontés à l’incertitude de leurs revenus. Il ne reconnaît toutefois pas que ces défis ne peuvent être relevés qu’en adoptant une approche plus large du marché du travail. Même le système de retraite le mieux conçu ne donnera pas de bons résultats si l’économie et la structure de nos marchés du travail ne suivent pas le mouvement. La faible croissance des salaires, les carrières professionnelles moins stables et l’insuffisance de la réglementation ou des négociations collectives se traduisent par une faible couverture des retraites pour certains groupes de travailleurs, notamment les travailleurs atypiques. Dans ces cas, les “encouragements” sont tout simplement insuffisants pour garantir une pension décente à tous.

 

Lisez les Perspectives des pensions de l’OCDE 2020 ici.

Lire la politique du TUAC ici.

 

[i] OECD, 2020, Pensions Outlook 2020, https://www.oecd-ilibrary.org/finance-and-investment/oecd-pensions-outlook-2020_67ede41b-en

[ii] Ibid.

[iii] Ibid.

[iv] OECD, 2019; Pensions at a Glance, https://www.oecd.org/pensions/countries-should-strengthen-pension-systems-to-adapt-to-changing-world-of-work.htm