Le lundi 15 mars, le Conseil de l’OCDE a nommé Mathias Cormann comme prochain Secrétaire général de l’OCDE pour une période de 5 ans, à compter du 1er juin 2021. Il est le premier dirigeant de l’OCDE originaire de la région Asie-Pacifique. Le TUAC se réjouit d’entamer un dialogue constructif avec le nouveau Secrétaire général afin d’approfondir et d’élargir le programme d’action de l’Organisation en faveur de l’inclusion et de la durabilité. La nomination de M. Cormann est concomitante à la préparation d’une nouvelle déclaration de vision à l’occasion du 60e anniversaire de l’Organisation. Elle actualisera la vision « de meilleures politiques pour de meilleures vies » de 2011. Cette déclaration intervient à un moment critique pour l’OCDE, marqué par un contexte de crise singulier. Les attentes sont grandes en ce qui concerne le suivi des engagements pris par le Conseil de l’OCDE au niveau ministériel pour 2020 en réponse à la crise du COVID-19, qui doit s’appuyer sur un soutien budgétaire fort et durable et sur un soutien aux travailleurs. Les ministres se sont engagés à « travailler en coopération avec les partenaires sociaux pour la reprise », à mettre en œuvre la stratégie révisée de l’OCDE pour l’emploi et à trouver une solution aux défis fiscaux de la numérisation(voir l’évaluation du TUAC). Les défis à venir sont énormes. L’OCDE doit s’attaquer à l’aggravation de la crise des inégalités, qui présente de multiples facettes et s’accélère avec la Covid, et touche les groupes vulnérables en particulier en raison des réformes structurelles antérieures, qui ont flexibilisé les marchés du travail. Avant la crise et depuis 2008, la stagnation des salaires et l’augmentation des inégalités de revenus étaient déjà des caractéristiques essentielles des économies de l’OCDE. La reconstruction de nos marchés du travail doit être une priorité absolue pour l’OCDE. Par rapport à la crise de 2008, les institutions du marché du travail – la négociation collective et le salaire minimum – ont une couverture plus faible et sont moins protectrices, ce qui laisse des lacunes pour de nombreux travailleurs confrontés à la crise aujourd’hui. L’OCDE doit également contribuer à la mise en œuvre effective de l’Accord de Paris et des Objectifs de développement durable des Nations unies. Une transition réussie vers une économie à faible émission de carbone nécessite une transition juste qui s’appuie sur les Principes directeurs de l’OIT, en tenant compte des impacts et des besoins des travailleurs et des communautés. L’OCDE devrait poursuivre son approche du bien-être et s’appuyer sur ses travaux sur le lien entre inégalités et environnement pour soutenir une transition juste vers une économie plus verte. Enfin, l’OCDE doit conserver son rôle de chef de file en ce qui concerne les cadres politiques et réglementaires pour la transition numérique, l’éducation publique de qualité et l’accès à l’apprentissage tout au long de la vie, la responsabilité fiscale des entreprises, la conduite responsable des entreprises par le biais d’une promotion plus forte de ses instruments existants et de son cadre pour la croissance verte. Plus largement, l’OCDE devrait continuer à repenser notre modèle de croissance, en vue d’une meilleure répartition de la richesse créée, d’une allocation efficace des investissements publics et des politiques de concurrence, et d’un meilleur partage des risques dans l’économie et la société, comme elle l’a fait il y a dix ans en réponse au GFC en accueillant un cycle de discussions très bienvenu sur les Nouvelles approches des défis économiques. Ainsi, l’ambition de l’OCDE doit rester élevée pour guider sa propre capacité d’adaptation et celle des décideurs politiques face aux nouveaux défis, tout en reconnaissant les impératifs des sociétés inclusives et de la transition juste vers une économie à faible émission de carbone.
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La nouvelle direction de l’OCDE en temps de crise appelle à un dialogue constructif avec les partenaires sociaux
Le lundi 15 mars, le Conseil de l’OCDE a nommé Mathias Cormann comme prochain Secrétaire général de l’OCDE pour une période de 5 ans, à compter du 1er juin 2021. Il est le premier dirigeant de l’OCDE issu de la région Asie-Pacifique. Le TUAC entend engager un dialogue constructif avec le nouveau Secrétaire général afin d’approfondir et d’élargir l’agenda de l’Organisation en matière d’inclusion et de soutenabilité de nos économies. La nomination de M. Cormann coïncide avec la préparation d’une nouvelle » déclaration de vision » à l’occasion du 60e anniversaire de l’Organisation. Elle actualisera la déclaration » De meilleures politiques pour des vies meilleures » de 2011. Cette initiative intervient àun moment critique pour l’OCDE, marqué par un contexte de crise. Les attentes sont élevées en ce qui concerne le suivi des engagements pris par la Ministérielle de l’OCDE de 2020 en réponse à la crise du COVID-19, qui doit s’appuyer sur un soutien budgétaire et un appui solide et durable aux travailleurs. Les ministres s’étaient alors engagés à « travailler en coopération avec les partenaires sociaux pour la reprise », à mettre en œuvre la Stratégie révisée de l’OCDE pour l’emploi et à trouver une solution aux défis fiscaux de la numérisation(voir l’évaluation du TUAC). Les défis à venir sont énormes. L’OCDE doit s’attaquer à l’aggravation de la crise des inégalités, qui présente de multiples facettes et s’accélère avec le Covid, et frappe particulièrement les groupes vulnérables en raison des réformes structurelles antérieures, qui ont flexibilisé les marchés du travail. Avant la crise et depuis 2008, la stagnation des salaires et l’augmentation des inégalités de revenus étaient déjà une caractéristique essentielle des économies de l’OCDE. La reconstruction de nos marchés du travail doit être une priorité absolue pour l’OCDE. Par rapport à la crise de 2008, les institutions du marché du travail – négociation collective et salaire minimum – ont une couverture plus faible et sont moins protectrices, laissant de côté de nombreux travailleurs confrontés à la crise aujourd’hui. L’OCDE doit également contribuer à la mise en œuvre effective de l’Accord de Paris et des Objectifs de développement durable des Nations Unies. Pour réussir la transition vers une économie à faible émission de carbone, il nous faut une transition juste qui s’appuie sur les Principes directeurs de l’OIT, en tenant compte des impacts et des besoins des travailleurs et des communautés. L’OCDE pour ce faire doit approfondir ses travaux sur le » bien-être » et sur le lien entre inégalités et environnement pour soutenir une transition juste vers une économie plus verte. Enfin, l’OCDE doit conserver son rôle moteur sur nombre d’enjeux internationaux, la réglementation pour la transition numérique, l’éducation publique de qualité et l’accès à l’apprentissage tout au long de la vie, la fiscalité et la responsabilité des entreprises, et la croissance verte. Plus largement, l’OCDE doit continuer à repenser notre modèle de croissance, dans le sens d’une meilleure répartition des richesses créées, d’une allocation efficace des investissements publics et des politiques de concurrence, et d’un meilleur partage des risques dans l’économie et la société, comme elle l’a fait il y a dix ans en réponse à la crise financière mondiale en organisant un cycle de discussions ur les Nouvelles approches des défis économiques.
L’ambition de l’OCDE doit rester élevée face aux nouveaux défis, tout en reconnaissant les impératifs des sociétés inclusives et de la transition juste vers une économie à faible émission de carbone.