Évaluation par le TUAC des Perspectives de l’emploi de l’OCDE 2020
Perspectives d’emploi 2020
Évaluation du secrétariat du TUAC
Résumé
En moins de trois mois, la crise du COVID-19 a anéanti les gains d’emploi péniblement obtenus lors de la lente reprise après la Grande Récession de 2008.
En l’absence d’une deuxième vague, les ...
Perspectives d’emploi 2020
Évaluation du secrétariat du TUAC
Résumé
- En moins de trois mois, la crise du COVID-19 a anéanti les gains d’emploi péniblement obtenus lors de la lente reprise après la Grande Récession de 2008.
En l’absence d’une deuxième vague, les projections actuelles annoncent un taux de chômage record dans la zone OCDE, d’ici à la fin de 2020, à 9,4 %, avant de redescendre à 7,7 % en 2021.
Si le coronavirus frappe à nouveau avant la fin de l’année, les chiffres devraient atteindre respectivement 12,6 % et 8,9 %.
- Le cadre d’action de l’OCDE pour sortir de la crise de l’emploi repose sur cinq mots en R : Réponse, Réhabilitation, Réciprocité, Responsabilité et Résilience.
- Tout au long du chapitre sur le COVID-19, l’OCDE souligne le rôle du dialogue social et de la négociation coordonnée dans la réponse à la crise, ainsi que la nécessité de renforcer la résilience du marché du travail, en évitant la perte d’emplois « viables » face à la contraction brutale et rapide de l’économie.
- Le rôle du télétravail dans le maintien des travailleurs actifs pendant la crise du COVID-19 est souligné.
Si le télétravail a été fondamental pour contenir la pandémie, il ne s’applique qu’à une minorité de travailleurs (environ un tiers), tandis que les travailleurs de nombreux secteurs sont exemptés de cette possibilité.
- Ce sont les travailleurs à faibles revenus, les travailleurs essentiels et les groupes vulnérables qui subissent le plus les conséquences de la crise, et qui sont en même temps les plus exposés au risque de perte d’emploi (travailleurs atypiques).
Tout plan de relance devra s’appuyer sur des dispositions renforcées en matière de sécurité et de santé au travail, sur des congés de maladie rémunérés et sur une meilleure qualité de l’emploi.
- Si les réponses des politiques monétaire et budgétaire ont été sans précédent dans toutes les économies de l’OCDE, les réactions du marché du travail ont été très différentes.
Les pays dotés d’une législation plus stricte en matière de protection de l’emploi, de systèmes de négociation coordonnés et de dispositifs généralisés de maintien de l’emploi ont préservé une part importante des emplois qui auraient pu être perdus.
En revanche, dans des pays comme les États-Unis, les niveaux de chômage ont atteint des sommets, les employeurs optant plus fréquemment pour des licenciements.
- Tout en conseillant de continuer à soutenir les emplois viables, l’OCDE suggère de commencer à supprimer progressivement le soutien aux emplois non viables.
Cependant, il est peut-être encore prématuré de commencer à désigner les gagnants et les perdants, étant donné l’extrême incertitude économique qui prévaut encore.
Les travailleurs ne devraient pas être les seuls à supporter les coûts liés à l’évolution des perspectives économiques.
La conditionnalité devrait s’appliquer aux entreprises qui bénéficient d’un soutien public massif.
La conditionnalité peut porter sur l’embauche et la réembauche, sur des investissements plus importants dans la formation et l’amélioration des compétences des travailleurs, sur une transition écologique et numérique équitable.
- La crise du COVID-19 a mis en évidence les lacunes en matière de protection sociale et d’accessibilité aux allocations de chômage et aux congés de maladie pour les travailleurs atypiques.
Dans un marché du travail de plus en plus flexible, une révision des mesures traditionnelles de protection sociale s’impose, afin d’étendre et de protéger les travailleurs atypiques qui sont pénalisés par les règles actuelles en matière de prestations sociales, alors qu’ils représentent près de 30 % de l’emploi total dans les pays de l’OCDE.
- Les indicateurs révisés de l’OCDE relatifs à la législation sur la protection de l’emploi (LPE) révèlent des différences systémiques entre les pays de l’OCDE, mais restent décontextualisés par rapport aux preuves issues de la crise actuelle, qui a montré comment des marchés du travail flexibles et des politiques de licenciement faciles peuvent cumuler les effets négatifs d’une récession, en supprimant des emplois.
- Avec la deuxième grande récession mondiale en un peu plus d’une décennie, il est crucial d’empêcher l’émergence d’une génération Corona.
Pourtant, l’érosion des emplois moyennement qualifiés et l’efficacité limitée des programmes d’enseignement et de formation professionnels prouvent que les défis auxquels les jeunes travailleurs sont confrontés lorsqu’ils entrent sur le marché du travail ne font que s’accroître.
Perspectives de l’emploi 2020
Évaluation du Secrétariat du TUAC
Résumé
- En moins de trois mois, la crise COVID-19 a anéanti les ‘créations d’emploi péniblement obtenus avec la lente reprise depuis la Grande Récession de 2008.
En l’absence d’e deuxième vague, les projections actuelles laissent entrevoir un niveau de chômage record dans la zone OCDE, à 9,4 % d’ici la fin de 2020, pour retomber à 7,7 % en 2021.
Au cas où le coronavirus frapperait à nouveau avant la fin de l’année, les chiffres devraient atteindre 12,6 % et 8,9 %, respectivement.
- Le cadre de l’OCDE pour sortir de la crise de l’emploi repose sur cinq mots en R : Réaction, Réhabilitation, Réciprocité & Responsabilité & Résilience.
- Tout au long du chapitre sur COVID-19, l’OCDE souligne le rôle du dialogue social et de la négociation collective » coordonnée » (dont les accords de branche), ainsi que la nécessité de renforcer la résilience du marché du travail, en évitant la perte d’emplois « viables » face à une rapide et forte la contraction économique.
- L’accent est également mis sur le rôle du télétravail dans le maintien des travailleurs actifs pendant la crise COVID-19.
Si le télétravail a été fondamental pour contenir la pandémie, il ne concerne qu’une minorité de travailleurs (environ un tiers), alors que les travailleurs de nombreux secteurs ne peuvent bénéficier de cette possibilité.
- Le gros de la crise est supporté par les travailleurs à faible revenu, les travailleurs de service essentiels et les groupes vulnérables, qui sont en même temps les plus exposés au risque de perte d’emploi (travailleurs atypiques).
Tout plan de relance devra s’appuyer sur des dispositions renforcées en matière de sécurité et de santé au travail, sur des congés maladie et sur une meilleure qualité des emplois.
- Si les réponses des politiques monétaires et budgétaires ont été sans précédent dans toutes les économies de l’OCDE, il existe des différences majeures dans la manière dont les marchés du travail ont réagi.
Les pays dotés d’une législation plus stricte en matière de protection de l’emploi, de systèmes de négociation coordonnés (entreprise et branches) et de vastes programmes de maintien de l’emploi ont préservé une part importante des emplois qui auraient pu être perdus autrement.
D’autre part, dans des pays comme les États-Unis, les niveaux de chômage ont atteint un sommet, les employeurs ayant plus fréquemment opté pour des licenciements.
- Tout en conseillant de continuer à soutenir le maintien des emplois viables, l’OCDE suggère de commencer à supprimer progressivement le soutien aux emplois » non viables « .
Cependant, il est peut-être encore prématuré de commencer à choisir des » gagnants » et des » perdants « , étant donné l’extrême incertitude économique qui continue à régner.
Les travailleurs ne sont pas les seuls à devoir supporter le coût de l’évolution des perspectives économiques.
La conditionnalité devrait s’appliquer aux entreprises qui bénéficient d’un soutien public massif.
La conditionnalité peut porter sur l’embauche et la réembauche, sur des investissements plus importants dans la formation et le perfectionnement des travailleurs, sur une transition verte et numérique juste.
- La crise COVID-19 a mis en évidence les lacunes en matière de protection sociale et d’accessibilité aux allocations de chômage et aux congés de maladie pour les travailleurs atypiques.
Dans un marché du travail de plus en plus flexible, une révision des mesures traditionnelles du filet de sécurité est nécessaire, afin d’étendre et de protéger les travailleurs atypiques qui sont pénalisés par les règles actuelles en matière de prestations sociales, alors qu’ils représentent près de 30 % de l’emploi total dans les pays de l’OCDE.
- Les indicateurs révisés de la législation de protection de l’emploi (LPE) de l’OCDE montrent des différences structurelles entre les pays de l’OCDE, mais l’analyse qui en est faite reste décontextualisée de la crise actuelle.
Or la crise montre si besoin que les marchés du travail où règnent la flexibilité et les licenciements faciles peuvent accentuer les effets négatifs d’une récession, anéantissant ainsi des emplois.
- Avec la deuxième grande récession mondiale en un peu plus de dix ans, il est crucial d’empêcher la montée d’une » génération Corona « .
Pourtant, l’érosion des emplois moyennement qualifiés et l’efficacité limitée des programmes d’enseignement et de formation professionnels prouvent que les défis auxquels sont confrontés les jeunes travailleurs lorsqu’ils entrent sur le marché du travail ne font que s’accroître.