Lancé aujourd’hui, le Panorama de l’éducation 2024 de l’OCDE souligne l’urgence d’une action politique pour remédier aux inégalités dans l’éducation et dans les résultats sociaux et sur le marché du travail. Le Panorama de l’éducation 2024 montre que l’accès à l’éducation, les choix d’études, les taux d’achèvement et les résultats sur le marché du travail continuent d’être influencés par le sexe, le statut socio-économique, le pays de naissance et la localisation régionale. Les inégalités commencent dès les premiers stades de l’éducation, les enfants issus de ménages à faibles revenus étant moins susceptibles de participer à des programmes d’éducation et d’accueil des jeunes enfants (EAJE) que ceux issus de ménages à revenus plus élevés (32 % contre 50 % en moyenne dans les pays de l’OCDE). L’OCDE constate également que les programmes d’EAJE pour les enfants de moins de trois ans sont souvent moins développés dans les zones socio-économiquement défavorisées, ce qui exacerbe les inégalités d’accès aux possibilités d’apprentissage précoce. Pour remédier à cette situation, l’OCDE souligne la nécessité d’un « meilleur financement » des programmes d’EAJE et d’une « augmentation des investissements publics ciblés sur les familles défavorisées » afin de favoriser un accès équitable à l’enseignement préprimaire pour tous les enfants. Les disparités se poursuivent tout au long de l’enseignement primaire et secondaire. L’OCDE constate que les élèves issus de milieux socio-économiques moins favorisés obtiennent de moins bons résultats aux évaluations standardisées mesurant les compétences en calcul et en lecture, et que les élèves dont les parents n’ont pas atteint le deuxième cycle de l’enseignement secondaire ont moins de chances de terminer leurs études secondaires que les élèves dont les parents ont un diplôme de l’enseignement supérieur. Les inégalités dans l’enseignement secondaire ont un impact sur les résultats obtenus sur le marché du travail. En moyenne, dans les pays de l’OCDE, seuls 61 % des 25-34 ans dont le niveau de formation est inférieur au deuxième cycle de l’enseignement secondaire sont employés, contre 79 % de ceux qui sont diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire. Les travailleurs qui n’ont pas terminé le deuxième cycle de l’enseignement secondaire gagnent également en moyenne 18 % de moins que ceux qui ont atteint ce niveau.
Le rapport "Regards sur l'éducation 2024" montre la nécessité d'une action politique urgente pour faire en sorte que les jeunes et les adultes ne soient pas freinés par leur origine, leur situation ou leur sexe.
L’OCDE constate que les inégalités dans l’enseignement secondaire sont aggravées par les pénuries d’enseignants, qui ont augmenté dans la majorité des pays de l’OCDE.
Les pénuries de personnel enseignant sont associées à de moins bonnes performances des élèves dans l’enquête PISA, et les données montrent que les écoles accueillant des élèves plus défavorisés ont tendance à souffrir davantage de pénuries de personnel éducatif que celles accueillant des élèves issus de milieux plus favorisés.
Pour renforcer l’attrait de la profession d’enseignant et remédier aux pénuries, l’OCDE souligne l’importance d’augmenter les salaires et les indemnités et d’améliorer les conditions de travail, notamment en réduisant la charge de travail administratif.
Outre les inégalités liées au statut socio-économique, Regards sur l’éducation 2024 met également en évidence les disparités entre les hommes et les femmes.
Bien que les garçons et les hommes obtiennent de meilleurs résultats dans le domaine de l’éducation selon la plupart des mesures disponibles, les filles et les femmes continuent d’être désavantagées sur le marché du travail.
L’OCDE constate que les jeunes femmes ont moins de chances d’être employées, l’écart étant particulièrement important pour celles qui n’ont pas achevé le deuxième cycle de l’enseignement secondaire.
Les jeunes femmes gagnent également moins que les jeunes hommes, le salaire moyen étant inférieur de 15 % pour celles qui n’ont pas de diplôme du deuxième cycle de l’enseignement secondaire et de 17 % pour celles qui ont un diplôme de l’enseignement supérieur.
"Les gouvernements doivent donner suite aux engagements pris dans la Déclaration de 2022 sur la construction de sociétés équitables par l'éducation et renforcer les investissements pour garantir l'accès de tous à une éducation et à une formation de qualité. Il est également essentiel de soutenir et de faciliter la négociation collective pour remédier aux disparités sur le marché du travail et faire progresser l'égalité entre les hommes et les femmes. Le TUAC appelle l'OCDE à donner suite aux conclusions de Regards sur l'éducation en formulant des conseils et des recommandations concrètes aux gouvernements dans ces domaines."