Le message clé de l’OCDE dans ses prévisions intérimaires publiées aujourd’hui est que la reprise économique s’accélère et devient plus synchronisée entre les pays. Il est important de noter que l’OCDE reconnaît que la faible dynamique des salaires est l’un des principaux obstacles qui freinent la croissance et la demande. Toutefois, il est décevant de constater que les conclusions de l’OCDE n’incluent pas, une fois de plus, dans ses recommandations des politiques visant à stimuler la croissance des salaires nécessaire pour soutenir la reprise actuelle. Même dans les pays de la zone euro frappés par la crise, la dynamique de croissance devrait enfin se raffermir quelque peu, même si le rythme de croissance reste contraignant, l’Italie ne progressant que de 1,2 % en 2018 et la France de 1,6 %. Toutefois, comme l’observe à juste titre l’OCDE, cette dynamique à court terme ne garantit pas une croissance soutenue à moyen terme, et pour garantir cette dernière, les politiques doivent s’intensifier. L’OCDE a également raison d’identifier la faible dynamique des salaires comme l’un des principaux obstacles qui freinent la croissance et la demande. En effet, malgré la baisse du chômage dans la plupart des économies avancées, les salaires réels moyens n’ont augmenté que de 0,2 % par an depuis 2008, ce qui explique en partie pourquoi le revenu disponible réel des ménages des 10 % les plus pauvres n’a toujours pas regagné le terrain perdu depuis le début de la crise. Au lieu de cela, l’OCDE met l’accent sur des réformes structurelles plus fortes qui portent sur les gains de productivité, en supposant qu’une croissance plus forte de la productivité se traduira par une croissance plus forte des salaires. Dans le contexte de trois décennies de retard des salaires sur la productivité dans l’ensemble de l’OCDE, cette approche, qui reprend largement les précédentes Perspectives économiques de l’OCDE de juin[i], offre une réponse incomplète. L’OCDE devrait d’urgence commencer à prendre en compte le rôle de la négociation collective coordonnée dans le rééquilibrage du pouvoir de négociation de la main-d’œuvre, ainsi que le rôle positif que des normes salariales robustes peuvent jouer en incitant les dirigeants d’entreprise à améliorer la productivité et à faire progresser l’innovation. [i] Les Perspectives économiques de l’OCDE 2017 reconnaissent que des salaires faibles produisent une reprise faible 07/06/2017 https://tuac.org/en/public/e-docs/00/00/13/4F/document_news.phtml
L’OCDE réaffirme la nécessité de renforcer les salaires, mais ne tire pas les conclusions qui s’imposent quant au pouvoir de négociation des travailleurs.
Le message clé de l’OCDE dans ses prévisions intérimaires publiées aujourd’hui est que la reprise économique s’accélère et devient plus synchronisée entre les pays. Il est important de noter que l’OCDE reconnaît que la faible dynamique des salaires est l’un ...