Les syndicats demandent instamment à l’OCDE d’encourager les gouvernements à adopter une politique cohérente à long terme – et à garantir des investissements adéquats – pour gérer le changement climatique, la transformation numérique et l’évolution démographique.
« Les gouvernements ne doivent pas abandonner ce qui est nécessaire pour atteindre une prospérité partagée à long terme, y compris la lutte contre le changement climatique et la réalisation des changements technologiques de manière à ce qu’ils profitent aux gens plutôt que d’élargir les divisions dans la société. »
"Les politiques actuelles visant à réduire l'inflation, soutenues par l'OCDE, créent plus de problèmes qu'elles n'en résolvent. Un resserrement monétaire prolongé nuit déjà aux intérêts à long terme des pays".
Plus précisément, le TUAC s’inquiète du fait que ces politiques sont :
- Le ralentissement de la transition vers une économie verte, qui est une nécessité urgente et qui requiert des investissements massifs ;
- la réduction de la marge de manœuvre budgétaire pour les investissements publics et l’augmentation du nombre de faillites d’entreprises, avec un impact potentiellement perturbateur sur l’emploi ;
- l’aggravation des inégalités, l’augmentation des rendements pour les riches propriétaires d’actifs tout en rendant l’accès au logement plus difficile pour les ménages actifs.
En outre, il existe un risque que les effets de la hausse des taux d’intérêt n’aient pas été pleinement ressentis et qu’ils puissent encore pousser les économies à faible croissance vers la récession.
Le TUAC appelle les banques centrales à remplir leur double mandat, à savoir assurer la stabilité des prix et un taux d’emploi élevé, et à réduire les taux d’intérêt pour éviter une récession inutile, et les gouvernements à garantir une marge de manœuvre budgétaire pour atteindre les objectifs de développement durable des Nations Unies et les objectifs d’action en matière de climat.
Ces préoccupations et propositions ont été présentées à l’OCDE et au gouvernement japonais lors d’une réunion qui s’est tenue le jeudi 14 mars, avec la participation du Secrétaire général de l’OCDE, Mathias Cormann, en vue de préparer la réunion annuelle du Conseil de l’OCDE au niveau ministériel des 2 et 3 mai (présidée par le Japon).
Aux côtés des représentants des milieux d’affaires et de l’industrie du BIAC, les dirigeants syndicaux de RENGO (Japon), KSBSI (Indonésie), NZCTU (Nouvelle-Zélande), TUC (Royaume-Uni), CGIL (Italie), FNV (Pays-Bas) et ACV-CSC (Belgique), ainsi que Veronica Nilsson, Secrétaire générale du TUAC, ont pris part à la réunion.
Le TUAC a également fait part à l’OCDE et au gouvernement japonais de la nécessité d’une transition socialement juste vers une économie numérique et une économie nette zéro, avec des politiques et des processus de gouvernance garantissant que personne n’est laissé pour compte ; de consulter et d’impliquer les syndicats et les travailleurs dans la conception, la réglementation et la gestion de l’intelligence artificielle sur le lieu de travail ; de garantir des clauses sociales et de travail exécutoires dans les accords commerciaux et la pleine mise en œuvre des principes directeurs de l’OCDE à l’intention des entreprises multinationales ; insister pour que les pays candidats à l’adhésion à l’OCDE introduisent des mesures permettant aux travailleurs de s’affilier librement à des syndicats et de négocier collectivement avant d’adhérer à l’OCDE ; et promouvoir les droits des travailleurs, la démocratie sur le lieu de travail, le dialogue social et la négociation collective en tant que partie intégrante des initiatives de l’OCDE visant à renforcer la démocratie.
Photo Francisco Castillo / OIT