Le TUAC a publié son évaluation de la candidature du Brésil à l’adhésion à l’OCDE, soulignant les préoccupations importantes concernant l’abus des droits du travail et le manque de dialogue social, sur la base d’une enquête menée auprès des représentants syndicaux brésiliens.
Le rapport identifie plusieurs domaines critiques nécessitant une attention urgente pour que le Brésil respecte les principes fondamentaux de l’adhésion à l’OCDE. La liberté d’organisation des travailleurs reste compromise, les représentants syndicaux étant souvent confrontés à la discrimination, à des limitations de carrière, voire à des menaces pour leur sécurité physique.
La situation des syndicalistes au Brésil est très préoccupante. Lorsque des dirigeants syndicaux sont menacés d'assassinat et que des travailleurs craignent d'être licenciés pour avoir exercé leurs droits fondamentaux, nous constatons que les normes fondamentales de l'OIT en matière de liberté d'association sont mises à mal.
L’évaluation souligne de graves faiblesses dans la négociation collective, de nombreux employeurs refusant de négocier et recourant plutôt aux tribunaux pour déterminer les conditions d’emploi. La réforme du travail de 2017 a exacerbé ces problèmes en poussant davantage de travailleurs vers l’emploi informel, en sapant la viabilité financière des syndicats et en élargissant les pratiques d’externalisation sans restriction.
La surveillance de la sécurité sur le lieu de travail au Brésil est également très insuffisante, en raison d’une grave pénurie d’inspecteurs du travail et de défaillances généralisées dans l’application de la législation. Le rapport fait également état de la persistance du travail forcé dans plusieurs secteurs, tandis que le travail des enfants touche plus d’un million d’enfants dans le pays.
L'évaluation du TUAC identifie plusieurs domaines relatifs aux droits du travail qui méritent une attention particulière dans le cadre de la candidature du Brésil à l'adhésion à l'OCDE. La lutte contre la violence à l'encontre des syndicalistes, le renforcement de l'inspection du travail et la mise en place de véritables mécanismes de dialogue social respectueux de la négociation collective doivent être considérés comme des priorités.
L’évaluation du TUAC soulève également des inquiétudes quant au fonctionnement du Point de contact national (PCN) du Brésil pour les Principes directeurs de l’OCDE à l’intention des entreprises multinationales, notant que les syndicats ont un accès limité à l’information et que le PCN ne dispose pas de ressources suffisantes pour fonctionner efficacement.
Le rapport souligne les principales exigences du processus d’adhésion du Brésil, notamment la réforme des lois pour réduire la discrimination antisyndicale, l’élimination du travail forcé et du travail des enfants, l’élaboration de politiques visant à formaliser le travail et la mise en œuvre de mesures efficaces pour combler les écarts salariaux entre les sexes et les races.
Lisez l’évaluation complète du TUAC ici.
Crédit d’image : OCDE