Les représentants du TUAC ont exhorté les membres du Comité d’aide au développement (CAD) de l’OCDE à donner la priorité au travail décent, à soutenir les syndicats, le dialogue social et la négociation collective, et à s’attaquer au déficit croissant de financement des ODD lors de la réunion de haut niveau du CAD qui s’est tenue à Paris le 20 mars.
Il est prouvé que le travail décent et des syndicats forts permettent de sortir de la pauvreté et de faire respecter les droits du travail. De plus, ils renforcent les institutions démocratiques.
Malgré cette évidence, l’aide au développement pour les programmes de travail reste inadéquate. La part de l’aide publique au développement (APD) consacrée aux droits du travail et au dialogue social était extrêmement faible en 2023, avec respectivement 0,16 % et 0,02 % du total de l’APD.
La réunion a lieu alors que les progrès vers la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD) d’ici 2030 continuent de s’essouffler. Ashley Benjamin, secrétaire général adjoint de la FEDUSA, a dressé un tableau sombre de la situation actuelle :
Le monde n'est pas sur la bonne voie pour atteindre les ODD. Si le déficit de financement se maintient au rythme de 2015-2023, il atteindra 6,4 billions USD d'ici 2030. Il est urgent d'agir.
Le TUAC s’est dit préoccupé par l’état actuel de l’aide au développement, notant qu’en 2024, 92 pays dépenseront plus pour le service de la dette extérieure que pour les investissements dans les ODD. Ce défi est aggravé par les récentes réductions de l’APD, de nombreux gouvernements donnant la priorité aux dépenses militaires plutôt qu’à la coopération au développement.
En réponse à ces défis, le TUAC a présenté un ensemble complet de recommandations. Avant la quatrième conférence sur le financement du développement qui se tiendra en Espagne cet été, le TUAC a exhorté les membres du CAD à prendre trois mesures concrètes : réaffirmer l’engagement de consacrer au moins 0,7 % du RNB à l’aide publique au développement ; aligner le financement privé sur les ODD en veillant au respect des droits de l’homme et des droits du travail ; et assurer la cohérence des politiques grâce à la réforme des institutions financières internationales.
La vision du TUAC en matière de coopération au développement consiste à placer le travail décent au centre des stratégies, à reconnaître les syndicats comme des partenaires clés du développement et à donner la priorité à la protection sociale en tant que droit de l’homme. Le TUAC continuera à défendre ces priorités lors des prochains forums internationaux sur le développement.