A l’occasion d’une audition de l’OCDE sur la concurrence et les marchés du travail, le TUAC a attiré l’attention des autorités de la concurrence sur les effets de l’accroissement du pouvoir de marché des entreprises sur l’emploi.
Dans le document ci-joint, le TUAC a formulé des recommandations concrètes pour renforcer la protection contre les monopoles sur le marché du travail. Les messages clés sont les suivants :
- Dans une situation de monopsone sur le marché du travail, un employeur est en mesure d’abaisser unilatéralement les niveaux de salaire et les normes relatives aux conditions de travail sans perdre sa main-d’œuvre.
Cette situation peut être due soit à la position dominante de l’entreprise, soit à diverses frictions sur le marché du travail qui empêchent les travailleurs de se tourner vers des employeurs mieux rémunérés. - Une situation commune à tous les types de monopsone du marché du travail est celle où le pouvoir des employeurs n’est pas contrebalancé par un pouvoir de négociation suffisant de la part des travailleurs.
Ce déséquilibre de pouvoir est exacerbé dans le contexte de l’économie numérique.
Les plateformes en ligne sont de puissants monopsones, capables d’imposer de mauvaises conditions de travail tandis que les travailleurs perdent souvent la protection du droit du travail et sont confrontés à des restrictions en matière de droit de la concurrence pour fixer leur propre prix de travail. - Ces relations de travail déséquilibrées contribuent à la stagnation des salaires et à des niveaux d’emploi artificiellement bas.
Cela nuit à l’économie, au consommateur et, en fin de compte, au bien-être social. - Les tests de concurrence traditionnels, qui se concentrent de manière unidimensionnelle sur le prix à la consommation, ne sont pas adaptés pour traiter les monopsones du marché du travail en général et en particulier à la lumière de la numérisation croissante de l’économie.
- Les effets négatifs de la concentration du marché du travail sont atténués lorsque la présence syndicale et la négociation collective sont fortes.
- Des discussions politiques plus larges sont justifiées, notamment en ce qui concerne les politiques commerciales et industrielles.
- Compte tenu de ce qui précède, l’OCDE pourrait lancer des recherches pour mieux comprendre les facteurs de concentration des industries et des marchés du travail.
Lisez la soumission complète dans le fichier pdf ci-joint