Les perspectives d’emploi pour 2024 montrent que les salaires et les possibilités d’emploi se dégradent lors du passage des industries à fortes émissions aux industries vertes et plaident en faveur de la négociation collective pour parvenir à une transition socialement juste vers une économie nette zéro. Il montre que les travailleurs des industries à fortes émissions sont relativement bien payés, ont tendance à avoir des emplois stables et sont beaucoup plus susceptibles d’être couverts par une convention collective. S’ils perdent leur emploi, il leur est plus difficile d’en trouver un nouveau et stable, et ils sont souvent contraints d’accepter des baisses de salaire et de changer de métier ou de région. L’OCDE a constaté que les travailleurs déplacés des industries à fortes émissions perdent jusqu’à 40 % de leur salaire annuel moyen, contre 30 % pour les travailleurs déplacés des industries à faibles émissions (au cours des six années suivant le licenciement). De l’autre côté de l’équation, l’OCDE constate que les emplois peu ou moyennement qualifiés demandés en raison de la transition verte offrent des salaires plus bas et des conditions de travail moins bonnes, et que les travailleurs sont moins susceptibles d’être couverts par la négociation collective.
Ces résultats plaident en faveur de la négociation collective en tant qu’élément indispensable d’une transition juste, et les Perspectives de l’emploi de l’OCDE plaident à juste titre très clairement en faveur de la négociation collective :
- « Les initiatives visant à encourager la négociation collective et le dialogue social dans ces industries et entreprises (axées sur l’écologie) joueraient donc un rôle important et pourraient améliorer leur attractivité pour les travailleurs peu ou moyennement qualifiés ».
- « Les salaires minimums et les planchers salariaux négociés collectivement peuvent également jouer un rôle important dans la limitation des pertes salariales liées au réemploi en garantissant que les revenus du travail productif sont effectivement partagés avec les travailleurs, en particulier ceux dont la position de négociation est faible ».
- « Les plans sociaux et les initiatives de transition (…) fonctionnent généralement grâce à des efforts coordonnés entre les employeurs et les représentants des travailleurs (…) afin de réduire le nombre de licenciements et, en particulier, d’atténuer leurs conséquences négatives pour les travailleurs. Certains de ces efforts visent également à créer des parcours structurés pour les travailleurs déplacés afin d’augmenter de manière significative leurs chances de réemploi ».
"Qu'il s'agisse de piloter la transition verte, de gérer l'introduction de l'intelligence artificielle sur le lieu de travail ou de marchés du travail inclusifs, les recherches sur les Perspectives de l'emploi de l'OCDE soulignent encore et toujours les avantages de la négociation collective. Il est temps pour les décideurs politiques, en étroite collaboration avec les syndicats et les employeurs, de s'assurer qu'ils disposent d'institutions du marché du travail et de pratiques de dialogue social et de négociation collective qui fonctionnent bien."
« Les Perspectives de l’emploi de l’OCDE soulèvent un point essentiel concernant la transition juste : la prise en compte de l’impact social de la transition nette zéro n’est pas seulement la bonne chose à faire, elle est aussi essentielle pour assurer le soutien du public à la transition « , a déclaré Veronica Nilsson. Le TUAC se félicite également de l’analyse de l’OCDE qui montre qu’il n’y a pas de compromis entre le rattrapage du pouvoir d’achat perdu au cours des dernières années et la stabilité des prix. Les Perspectives de l’emploi de l’OCDE indiquent que « les salaires réels regagnant une partie du terrain perdu, les bénéfices commencent à amortir une partie de l’augmentation des coûts de main-d’œuvre. Cependant, dans de nombreux pays, les bénéfices peuvent absorber de nouvelles hausses de salaires, d’autant plus qu’il n’y a pas de signes de spirale prix-salaires ».
"L'OCDE indique très clairement qu'il est possible d'augmenter encore les salaires et qu'il n'y a pas de signes d'une spirale prix-salaires.
Pour en savoir plus sur les Perspectives de l’emploi de l’OCDE, consultez l’examen détaillé du TUAC.