Les Perspectives de l’emploi de l’OCDE appellent à un renforcement de la négociation collective pour protéger les travailleurs contre la crise du « coût de la vie ».
En bref
Les Perspectives de l’emploi de l’OCDE de cette année préconisent fortement et explicitement le renforcement de la négociation collective afin d’améliorer les conditions de travail et les performances du marché du travail en général.
Une analyse de la concentration ...
En bref
- Les Perspectives de l’emploi de l’OCDE de cette année préconisent fortement et explicitement le renforcement de la négociation collective afin d’améliorer les conditions de travail et les performances du marché du travail en général.
Une analyse de la concentration du marché du travail amène l’OCDE à conclure qu’au moins un travailleur sur six est employé sur un marché monopsone, dans lequel les employeurs bénéficient d’un pouvoir important pour fixer unilatéralement les salaires et les conditions de travail.
Cela se traduit par des taux d’emploi et des salaires bas, ainsi que par une baisse de la qualité de l’emploi.
Le TUAC se félicite de l’accent mis par l’OCDE sur la nécessité de contrecarrer cette tendance et de protéger le niveau de vie des travailleurs dans la crise actuelle du « coût de la vie » en renforçant la négociation collective et en étendant sa couverture, en particulier aux travailleurs vulnérables et atypiques.
- Les marchés du travail de l’OCDE se sont redressés plus rapidement que prévu depuis le pic de la crise COVID-19, mais la guerre en Ukraine a affaibli le processus.
- Le taux de chômage moyen de l’OCDE est revenu en dessous des niveaux d’avant la pandémie, mais d’importantes différences persistent entre les pays et les secteurs.
- Plus inquiétant encore, alors qu’il semble y avoir un manque de travailleurs par rapport au nombre d’offres d’emploi, les salaires n’augmentent pas.
Il n’y a actuellement aucun signe de spirale prix-salaires, un argument souvent utilisé par les employeurs et les gouvernements pour s’opposer aux augmentations de salaires.
- Les pressions inflationnistes, d’abord déclenchées par les goulets d’étranglement de la chaîne d’approvisionnement lors de la reprise après la crise du COVID-19, se sont intensifiées en raison de la guerre en Ukraine, les prix des denrées alimentaires et de l’énergie étant à l’origine de cette flambée.
Les salaires réels devraient subir un coup dur en 2022, les ménages à faible revenu étant les plus touchés, car une part plus importante de leur revenu est consacrée à l’alimentation et à l’énergie.
- Outre la monopsone sur le marché du travail, le pouvoir excessif des entreprises en matière de fixation des salaires a des conséquences importantes sur l’inégalité salariale.
Un tiers de l’inégalité salariale globale ne découle pas des différences de compétences des travailleurs, mais plutôt du pouvoir des entreprises de négocier et d’imposer des salaires inférieurs.
De même, ce pouvoir explique ¼ de l’écart salarial entre les hommes et les femmes.
La négociation collective est un outil important pour renforcer les salaires, réduire les inégalités et obliger les entreprises les moins productives à renoncer à la main-d’œuvre bon marché comme principale source de compétitivité.
- Dans l’ensemble, les perspectives d’emploi pour 2022 constituent un solide argument en faveur de la négociation collective et de l’urgence de rééquilibrer le pouvoir de négociation entre les employeurs et les travailleurs.
Elles lancent un appel important aux gouvernements pour qu’ils améliorent les conditions de travail.
L’OCDE devrait s’efforcer d’intégrer ce message important, tandis que les gouvernements devraient agir pour défendre les travailleurs et renverser des décennies de politiques qui ont démantelé leurs droits.