Les ministres de l’Emploi et du Travail du G7 se sont réunis à Kurashiki, au Japon, les 22 et 23 avril 2023 pour négocier et adopter la déclaration « Investir dans le capital humain ».
Dans un contexte de forte incertitude géopolitique, de crise du coût de la vie et de ralentissement économique mondial affectant des millions de travailleurs, il est urgent que les ministres répondent aux défis auxquels sont confrontés les travailleurs.
À la demande des syndicats qui composent le Labour 7, les gouvernements du G7 ont pris plusieurs engagements pour lutter contre les inégalités, investir dans la protection sociale, protéger les droits des travailleurs et favoriser une transition juste vers des économies neutres en carbone.
Voir le document téléchargeable « Déclaration ministérielle du G7 à Kurashiki ».
En réponse à l’une des principales revendications des sept syndicats, les membres du G7 ont souligné que « la garantie des droits du travail que sont la liberté d’association et le droit à la négociation collective est le fondement du travail décent et joue un rôle important dans la promotion de la croissance des salaires ». Les ministres du G7 se sont en outre « engagés à promouvoir des améliorations appropriées des conditions de travail, y compris la croissance des salaires réels » et à « travailler avec les partenaires sociaux et les autres parties prenantes concernées pour promouvoir des salaires adéquats et aider les travailleurs à faire la transition vers des secteurs émergents et à croissance durable ». Il s’agit là d’une reconnaissance bienvenue du rôle essentiel de la négociation collective et de la nécessité d’augmenter les salaires. Toutefois, cela doit se traduire par des actions concrètes.
"Grâce à l'engagement du L7, la déclaration ministérielle de Kurashiki s'engage sur des priorités politiques pour améliorer les conditions de travail et favoriser des marchés du travail plus résilients et inclusifs. Les pays du G7 doivent maintenant passer des paroles aux actes. Cela implique de revoir les politiques économiques et sociales actuelles par le biais du dialogue social, y compris les politiques salariales, et de ratifier les instruments pertinents de l'OIT, tels que les conventions fondamentales de l'OIT sur la sécurité et la santé au travail".
Dans un appel conjoint publié avant la réunion, le 7e syndicat et le 7e patronat ont souligné que « les systèmes de protection sociale universels et durables sont un investissement crucial pour la société » et que « le G7 a un rôle essentiel à jouer pour aider les pays à faible revenu à établir des socles de protection sociale » conformément à la recommandation de l’OIT sur les socles de protection sociale. Voir le document téléchargeable ci-joint « Déclaration conjointe B7 L7 LEMM ».
Malheureusement, la déclaration ministérielle n’appelle pas les institutions financières internationales à soutenir cette priorité économique et sociale et n’apporte pas de soutien explicite aux initiatives existantes telles que l’Accélérateur mondial des Nations unies pour l’emploi et la protection sociale pour des transitions justes.
Conformément à un appel conjoint lancé par le Groupe des travailleurs et le Groupe des entreprises avant la réunion ministérielle, les membres du G7 ont reconnu que si la transformation numérique et la transformation verte peuvent « contribuer à la création d’emplois, à la durabilité et à la croissance économique, elles peuvent aussi accroître les inégalités, la précarité de l’emploi et des revenus, la dégradation des conditions de travail et conduire à une couverture insuffisante de la protection sociale, en particulier pour les personnes les plus vulnérables ».
Les membres du G7 ont reconnu « la nécessité d’aider les travailleurs et les entreprises à s’adapter aux changements, de promouvoir l’innovation et d’assurer une transition juste à tous les niveaux ».
Le Groupe des sept syndicats et le Groupe des sept sociétés civiles ont uni leurs voix avant la réunion pour exhorter les membres du G7 à promouvoir activement l’adoption d’une norme contraignante et obligatoire en matière de droits de l’homme et de diligence raisonnable au niveau mondial afin de mettre un terme au travail des enfants, au travail forcé et à d’autres formes d’exploitation.
Voir le document téléchargeable ci-joint « Déclaration C7 L7 ».
Suite à cet appel, les ministres du G7 ont réaffirmé « l’importance de la réalisation des droits de l’homme, du travail décent et de la protection de l’environnement dans les chaînes d’approvisionnement mondiales », ainsi que leur volonté « de s’engager de manière constructive dans les discussions à l’ONU et à l’OIT (…) afin d’explorer les idées et les options pour un instrument juridiquement contraignant basé sur le consensus au niveau international ». Cet engagement constitue une avancée importante et le mouvement syndical continuera à plaider en faveur de l’adoption d’une norme internationale sur le travail décent dans les chaînes d’approvisionnement mondiales, dont le besoin se fait cruellement sentir. Note La déclaration a été adoptée par les ministres du travail et de l’emploi des pays du G7 (Canada, France, Allemagne, Italie, Japon, Royaume-Uni et États-Unis) et par le commissaire européen chargé de l’emploi et des droits sociaux. Pour la déclaration des syndicats du L7 aux gouvernements du G7 en janvier 2023, voir