46 gouvernements nationaux et l’Union européenne ont adopté une déclaration intitulée « Protéger et responsabiliser les consommateurs dans les transitions numérique et verte » lors d’une réunion des ministres de la politique des consommateurs de l’OCDE. La déclaration note que les dépenses de consommation représentent environ 60 % du produit intérieur brut dans les pays de l’OCDE et souligne que « le bien-être des consommateurs devrait être une priorité pour les entreprises et les pouvoirs publics ». Mais elle néglige la nécessité d’une action réglementaire pour protéger les consommateurs et reste muette sur la nécessité de renforcer le pouvoir d’achat des consommateurs pour permettre aux travailleurs d’acheter davantage de biens respectueux du climat et de l’environnement et de lutter contre la crise actuelle du coût de la vie. L’accent mis par la déclaration sur le pouvoir des consommateurs « d’influencer collectivement la conduite des entreprises » « sur des marchés qui fonctionnent bien » manque également sa cible : les marchés ne fonctionnent pas bien et même s’ils fonctionnaient bien, une réglementation est toujours nécessaire pour régir la conduite des entreprises. Les ministres et l’Union européenne s’engagent dans la déclaration à :
- identifier les préjudices actuels et émergents subis par les consommateurs sur les marchés numériques et prendre des mesures pour y remédier ;
- encourager les entreprises présentes sur les marchés numériques à tenir dûment compte des intérêts des consommateurs et à agir conformément à des pratiques commerciales, publicitaires et marketing loyales, ainsi qu’au principe général de bonne foi ;
- protéger et responsabiliser tous les consommateurs.
Veronica Nilsson, secrétaire générale du TUAC, a déclaré : « Si le comportement des consommateurs peut, dans une certaine mesure, influencer la conduite des entreprises, c’est la réglementation qui, en fin de compte, fixe les règles du jeu et garantit que les pratiques commerciales servent les valeurs et les objectifs de la société. Les nombreuses références de la Déclaration au bon fonctionnement des marchés devraient se référer à des marchés qui fonctionnent bien et qui sont réglementés de manière adéquate, mais ce n’est pas le cas, ce qui est décevant.
"Encourager les entreprises à tenir compte des intérêts des consommateurs n'est pas suffisant. Le marché ne peut pas résoudre tous les problèmes et ne le fera pas, et l'action des pouvoirs publics ne peut pas se limiter à aider les consommateurs à faire le bon choix ; elle doit imposer et faire appliquer la réglementation".
Therese Guovelin, vice-présidente du TUAC et ancienne vice-présidente de LO-Suède, a également participé à la réunion ministérielle au nom du mouvement syndical. Elle a plaidé en faveur d’une politique gouvernementale visant à stimuler le pouvoir d’achat des consommateurs afin de permettre aux travailleurs d’acheter des biens plus respectueux du climat et de l’environnement, de lutter contre la faible croissance et d’éviter les pertes d’emplois.
Therese Guovelin s’est également prononcée en faveur de l’interdiction de la destruction des biens retournés, invendus et utilisables dans le commerce électronique et a déclaré que les ministres devraient soutenir les modèles commerciaux circulaires, en soulignant la tendance croissante des biens d’occasion.
Photo @OCDE 2024