Les dernières Perspectives économiques intermédiaires de l’OCDE prévoient une croissance mondiale plus faible que prévu d’environ 3 % en 2025-2026 – bien en deçà des niveaux d’avant la pandémie – tout en recommandant des réductions limitées des taux d’intérêt et des restrictions des dépenses publiques.
La réponse du TUAC, publiée aujourd’hui, demande instamment à l’OCDE de se concentrer non plus sur la lutte contre l’inflation mais sur la stimulation de la croissance et de l’emploi, en soulignant que les décideurs politiques doivent rééquilibrer leur approche en accordant plus d’importance aux dépenses publiques.
L'inflation étant désormais largement contenue, l'approche hésitante de l'OCDE en matière de baisse des taux d'intérêt est de plus en plus difficile à justifier. Les données montrent que les niveaux d'inflation sont déjà inférieurs aux objectifs dans plusieurs grandes économies. Le véritable danger est que la poursuite de politiques monétaires restrictives risque de déclencher une spirale descendante de l'emploi et d'affaiblir encore une croissance économique déjà fragile.
Le TUAC avertit que la prescription des Perspectives, qui consiste à réduire progressivement les taux d’intérêt tout en diminuant les dépenses publiques, crée un mélange de politiques dangereux qui pourrait replonger les économies dans le « piège de la faible inflation » de la décennie précédente. Ce risque est d’autant plus grand que plusieurs grandes économies, dont la France, l’Italie et le Canada, ont déjà un taux d’inflation inférieur à leurs objectifs. Plutôt que d’imposer des restrictions budgétaires, le TUAC préconise l’investissement public comme moyen d’assurer à la fois la croissance économique et la viabilité des finances publiques.
L'économie a besoin de plus qu'une simple gestion prudente des taux d'intérêt. Ce qu'il faut, c'est une approche à deux moteurs - la politique monétaire travaillant de pair avec des investissements publics accrus - pour créer une croissance durable qui profite à tout le monde.
Le TUAC est déçu que l’OCDE continue de plaider en faveur de la « flexibilisation » du marché du travail alors que ses propres recherches montrent que ces politiques accroissent les inégalités et nuisent aux travailleurs vulnérables. Le TUAC appelle au contraire à un renforcement de la négociation collective pour lutter contre le pouvoir de marché excessif des employeurs et le découplage entre la productivité et les salaires.
En ce qui concerne l’augmentation des dépenses de défense dans les pays de l’OCDE, le TUAC note que si les modifications des règles budgétaires européennes peuvent créer une plus grande capacité d’investissement, plus de 60 % des dépenses militaires de l’UE sont dirigées vers les États-Unis au lieu de rester dans les économies européennes. Il en résulte un effet multiplicateur économique réduit par rapport à l’investissement dans les infrastructures nationales et les programmes sociaux. Le TUAC insiste particulièrement sur le fait que les travailleurs ne devraient pas être les seuls à payer l’armement militaire par le biais de la détérioration des services publics.
Le TUAC s’alarme également de l’escalade des tensions commerciales et souligne que l’OCDE néglige une solution essentielle : la manière dont des investissements publics ciblés pourraient compenser les effets négatifs des différends commerciaux. L’approche actuelle affecte de manière disproportionnée les travailleurs, en particulier ceux à faibles revenus qui sont confrontés à la fois à des augmentations de prix et à l’insécurité de l’emploi.
Lisez l’analyse complète du TUAC sur les Perspectives économiques intérimaires de l’OCDE ici.