Le message clé des Perspectives économiques de l’OCDE publiées aujourd’hui est que les gouvernements doivent engager des réformes structurelles « renouvelées » et « plus profondes » – libéralisation des échanges et déréglementation, afin d’augmenter la rentabilité des entreprises au-delà de ce que l’on appelle les « hurdle rates », estimés à pas moins de 14%, et ainsi contribuer à combler le déficit d’investissement depuis la crise de 2008. Ce faisant, les Perspectives économiques suggèrent une réorientation malvenue des recommandations de l’OCDE, qui passeraient d’une politique de la demande à un programme de politique de l’offre favorable aux entreprises, proche d’une stratégie classique de « ruissellement ». Cela n’est pas justifié.
- Compte tenu de la persistance du ralentissement conjoncturel sur les marchés du travail et de l’atonie persistante de la dynamique salariale, une amélioration fortuite de la dynamique à court terme ne constitue pas une base solide pour un programme d’action axé sur l’offre.
- La transformation des gains de productivité en profits s’inscrit dans la continuité de la décennie de découplage des salaires et de la productivité, de la baisse de la part du travail et de l’augmentation des inégalités.
L’un des principaux messages des Perspectives économiques de l’OCDE, publiées le 28 novembre, est que la croissance économique se raffermit. Après une performance médiocre en 2016 (1,8 %), la croissance du PIB de l’OCDE devrait atteindre 2,3 % en 2017 et en 2018. Cependant, la croissance devrait se stabiliser à nouveau en 2019, à 2,1 %. Pour l’OCDE, une reprise trop modérée des investissements des entreprises fait que l’expansion économique se heurte à des contraintes de capacité. Pour lever les obstacles structurels à une croissance plus forte à moyen terme, l’OCDE recommande donc de « créer un environnement propice au renforcement de l’investissement des entreprises », entre autres : réformes des marchés de produits, libéralisation des échanges et de la réglementation, meilleur dosage des dépenses publiques et mesures relatives au marché du travail. Économie de l’offre.