Ce site web a été traduit pour votre commodité, mais aucune traduction automatique n'est parfaite. Le texte officiel est la version anglaise du site. Si vous avez des questions concernant l'exactitude de la traduction, veuillez vous référer à la version anglaise.

Perspectives d’emploi 2018 – Une reprise de l’emploi sur fond de stagnation des salaires et d’emplois faiblement rémunérés

Messages clés La principale conclusion des Perspectives de l’emploi 2018 publiées aujourd’hui est qu’en dépit de la hausse des taux d’emploi, les pays de l’OCDE sont confrontés à une « stagnation des salaires sans précédent ». Alors que le taux de chômage ...

Partager l'article :


Messages clés

La principale conclusion des Perspectives de l’emploi 2018 publiées aujourd’hui est qu’en dépit de la hausse des taux d’emploi, les pays de l’OCDE sont confrontés à une « stagnation des salaires sans précédent ». Alors que le taux de chômage moyen de l’OCDE devrait s’établir à 5.3 % d’ici la fin de l’année, la croissance des salaires reste exceptionnellement faible, environ la moitié de ce qu’elle était dix ans plus tôt. Et la stagnation des salaires touche principalement les travailleurs faiblement rémunérés et les travailleurs à temps partiel – les revenus réels du travail des 1 % de salariés les mieux payés augmentent beaucoup plus rapidement. La pauvreté – mesurée comme la part de la population en âge de travailler dont le revenu disponible équivalent des ménages est inférieur à 50 % du revenu médian en 2015 dans presque toutes les économies de l’OCDE depuis 2006 – n’a diminué de manière significative qu’en Corée, au Mexique et au Chili. Les emplois faiblement rémunérés sont considérés comme « un canal important » expliquant la stagnation des salaires. En ce qui concerne les recommandations politiques, les Perspectives passent rapidement aux politiques de compétences (systèmes d’éducation et de formation de haute qualité pour aider les travailleurs à accéder à des emplois mieux rémunérés), à des politiques actives du marché du travail mieux conçues et à la réglementation de la concurrence (pour que les gains de productivité soient partagés entre les entreprises et ne soient pas accaparés par une poignée d’entreprises « superstar »). Il est beaucoup moins univoque sur le rôle des institutions du marché du travail dans l’éloignement de la reprise économique du piège des emplois faiblement rémunérés et de faible qualité. Malgré un chapitre thématique spécifique (voir ci-dessous), les Perspectives s’abstiennent d’inclure la négociation collective dans le paquet de mesures. En déclarant que « de nombreux travailleurs ont été contraints d’accepter des emplois mal rémunérés », l’OCDE ignore totalement le rôle des politiques dans l’affaiblissement des systèmes de négociation collective et de leur couverture. La reprise de l’emploi se fait sur la base d’emplois mal rémunérés et d’une stagnation des salaires, ce qui a pour effet d’accroître le nombre de travailleurs pauvres. Le train de mesures que les économies de l’OCDE doivent mettre en œuvre devrait en effet inclure des systèmes de compétences mieux conçus qui permettent aux entreprises d’accroître leur productivité. Cependant, pour que les travailleurs bénéficient des gains de productivité, une action politique décisive est également nécessaire pour inverser la tendance à l’affaiblissement et à la réduction du champ de la négociation collective – comme le montre le chapitre thématique des Perspectives lui-même.

Commentaires sur les chapitres des perspectives d’emploi

L’un des chapitres clés des Perspectives de l’emploi 2018 est l’analyse du lien entre la négociation collective et les bonnes performances du marché du travail. Ce chapitre jette un sérieux doute sur l’opinion traditionnelle selon laquelle il faut assouplir la négociation collective en la poussant au niveau des entreprises individuelles. En effet, l’OCDE constate que les modèles coordonnés et/ou centralisés de négociation collective permettent d’obtenir de meilleurs résultats en matière d’emploi, un meilleur accès des « outsiders » à l’emploi et des inégalités salariales plus faibles que les systèmes de négociation décentralisés. Ces conclusions doivent être prises au sérieux. Lorsqu’il s’agit de négociation collective, l’argument selon lequel l’augmentation des inégalités est le prix inévitable à payer pour améliorer les performances du marché du travail ne peut plus être maintenu. Plus important encore, cette nouvelle étude de l’OCDE implique que les décideurs politiques devraient, à tout le moins, cesser de favoriser la négociation décentralisée en avançant des propositions qui affaiblissent et vident de leur substance les systèmes de négociation coordonnée et/ou multi-employeurs.

Le chapitre « Retour au travail » présente lui aussi des conclusions intéressantes. Elle tire les leçons des politiques d’aide aux travailleurs déplacés dans neuf pays, insistant ainsi sur la valeur d’une intervention précoce. L’OCDE insiste en particulier sur la nécessité de lancer le processus d’ajustement en mettant en place des services de réemploi pendant la période de préavis précédant le déplacement. En d’autres termes, l’OCDE affirme qu’il est impératif de tendre la main aux travailleurs avant qu’ils ne tombent dans le « trou noir » du chômage. Cette conclusion permet à son tour d’apprécier les avantages de la protection de l’emploi en termes de périodes adéquates de notification préalable, mais aussi l’avantage d’avoir des négociations multi-employeurs, car cela permet aux partenaires sociaux de mettre en commun les ressources afin de partager les efforts pour faire face aux risques liés aux changements structurels. Les « conseils de sécurité de l’emploi » suédois constituent un bon exemple de ce dernier point et sont également mentionnés par l’OCDE. Il s’agit d’institutions du marché du travail organisées par les partenaires sociaux au niveau sectoriel qui entrent dans l’entreprise pour aider les travailleurs dès la notification de leur licenciement. Ces conseils parviennent à atteindre un taux de réemploi des travailleurs déplacés de 90 %. Des institutions similaires existent également en Autriche (« Outplacement Labour Foundations ») ou au Danemark.

Moins de croissance des salaires. Les Perspectives consacrent beaucoup d’attention à la question de savoir pourquoi la dynamique de croissance des salaires (sauf pour le 1% supérieur) reste à la traîne par rapport à la baisse des taux de chômage dans le cadre de la reprise actuelle. En plus d’expliquer la faible croissance des salaires par la faiblesse de l’inflation et de la productivité, l’OCDE constate également que l’augmentation du travail atypique, en particulier le travail à temps partiel involontaire, freine la croissance des salaires moyens, car ce type de travail, comparé aux contrats à temps plein, est moins bien rémunéré et affiche une croissance des salaires plus faible. Selon l’OCDE, ce phénomène est lié au fait que les réformes politiques dictées par l’austérité ont entraîné une baisse des taux de couverture des allocations de chômage, ce qui fait que les demandeurs d’emploi sont devenus moins exigeants et plus enclins à accepter des emplois de faible qualité et mal rémunérés. Il convient toutefois de noter que l’OCDE ignore dans tout cela le rôle des politiques dans l’affaiblissement des systèmes de négociation collective et de la couverture, de sorte que les contrats à temps partiel/temporaires que les demandeurs d’emploi sont contraints d’accepter ne sont pas non plus protégés par une norme salariale commune.

Le progrès technologique et les entreprises « superstars » pour expliquer la baisse de la part de la main-d’œuvre. Les Perspectives tentent d’expliquer le déclin de la part de la main-d’œuvre en termes de progrès technologique remplaçant les travailleurs par des machines (robots, intelligence artificielle), mais aussi en tant que résultat de la montée en puissance des « super entreprises » à forte intensité de capital, qui gagnent des parts de marché plus importantes. Le conseil politique qui suit est celui, classique, d’investir dans des travailleurs mieux éduqués et plus qualifiés, bien que l’avant-propos des Perspectives souligne le rôle important que les partenaires sociaux et le dialogue social peuvent jouer à cet égard. Entre-temps, la question de savoir si les institutions du marché du travail peuvent également expliquer une partie du déclin de la part de la main-d’œuvre est considérée comme un travail en cours qui sera publié dans un prochain document de travail.

Accroissement des écarts entre les hommes et les femmes en matière d’emploi. Enfin, les perspectives abordent la question de savoir pourquoi l’écart entre les hommes et les femmes en matière de revenus du travail s’accroît au cours de la vie professionnelle.
Elles constatent que l’essentiel de cet écart est généré au cours de la première moitié de la carrière.
Pour y remédier, l’OCDE recommande une politique familiale et des changements de comportement sur le lieu de travail, tels qu’un recours accru au travail à temps partiel par les pères et les mères.
Ici aussi, le rôle des normes et des droits du travail, tels que le principe « à travail égal, salaire égal », semble être négligé.