Dans une lettre adressée à Hwang Kyo-ahn, premier ministre et président en exercice de la République de Corée, John Evans, secrétaire général de la TUAC, a réitéré les profondes inquiétudes du mouvement syndical international face à l’incapacité de la République de Corée à faire respecter la liberté de réunion et les droits fondamentaux du travail, et en particulier face à la condamnation de M. Han Sang-guyen, président de la Confédération coréenne des syndicats (KCTU), affiliée à la TUAC, aux côtés de la FKTU, à trois ans de prison pour des accusations liées à l’exercice légitime de ses activités syndicales.
Le cas de M. Han n’est pas isolé.
Plus d’une douzaine de syndicalistes coréens sont détenus pour des motifs similaires.
La répression des syndicats par le gouvernement coréen est une réalité.
Elle est la manifestation de graves manquements du gouvernement coréen et des institutions publiques à la liberté de réunion pacifique, mais aussi à la liberté d’association et, plus largement, aux droits fondamentaux du travail, comme le montrent les nombreux cas portés contre la Corée devant l’OIT.
La répression contre les syndicats s’inscrit dans un contexte d’inégalités de revenus profondément ancrées dans la société coréenne – l’une des plus élevées de la zone OCDE -, de graves déséquilibres sur le marché du travail et de précarité de l’emploi – plus de 40 % des Coréens sont des travailleurs « non réguliers » – et, plus récemment, d’une profonde crise politique.