L’OCDE est trop optimiste en prévoyant une croissance même faible et sous-estime les risques que les politiques monétaires restrictives posent pour le dernier trimestre de 2023 et jusqu’en 2024, prévient le TUAC.
« L’OCDE prévoit une croissance faible dans les Perspectives intermédiaires publiées aujourd’hui », a déclaré Veronica Nilsson, Secrétaire générale du TUAC, « mais le plein impact du plus important resserrement monétaire depuis des décennies n’a pas encore été ressenti.
Au total, 5 à 7 points de pourcentage pourraient être soustraits du PIB, détruisant ainsi la majeure partie, voire la totalité, de la reprise économique post-pandémique ».
"Loin de permettre une croissance même faible, la restriction monétaire crée un risque réel de récession économique grave.
« Les entreprises ont profité des turbulences de la chaîne d’approvisionnement pour augmenter leurs prix et leurs bénéfices, ce que reconnaît implicitement le rapport intérimaire de l’OCDE en affirmant que les bénéfices pourraient absorber les augmentations de salaires sans ajouter aux pressions inflationnistes. Pendant ce temps, les travailleurs sont confrontés à une double menace : des baisses de salaires réels et des pertes d’emplois. Un taux de chômage plus élevé mettrait les travailleurs dans une position de négociation plus faible et conduirait à une plus grande dépression des salaires. « L’inégalité, déjà endémique, s’aggravera et sapera la confiance dans la manière dont nos économies sont gérées. L’OCDE doit de toute urgence revoir son analyse de la politique économique ».
Le TUAC n’est pas du tout d’accord avec l’OCDE qui insiste pour que la politique monétaire reste restrictive jusqu’en 2024, et note que cette insistance n’est pas conforme à ses propres prévisions selon lesquelles l’inflation aux États-Unis et ailleurs est déjà en train de se rapprocher de l’objectif au cours de l’année prochaine.
Comme les taux d’intérêt élevés augmentent le coût du service de la dette, cette insistance est également en contradiction avec sa mise en garde contre l’augmentation des pressions fiscales due au vieillissement de la population et à la nécessité de prendre des mesures pour lutter contre le changement climatique.
Le TUAC appelle l’OCDE à
- Reconnaître pleinement dans son analyse le fait que la politique monétaire fonctionne avec des décalages temporels importants et que l’impact complet que la politique monétaire restrictive est susceptible d’avoir sur l’économie n’est pas encore en cours d’élaboration.
- Recommander une politique monétaire prospective afin d’éviter de déclencher une désinflation massive à un moment où l’inflation diminue déjà d’elle-même en raison de l’inversion des chocs sur l’offre.
- Entamer une discussion politique sur la manière de prévenir et de remédier aux effets néfastes du récent resserrement monétaire.
Voir les Perspectives économiques de l’OCDE pour plus d’informations sur les prévisions de l’OCDE.