Commentant les Perspectives économiques intérimaires de l’OCDE, Veronica Nilsson, Secrétaire générale par intérim du TUAC (la Commission syndicale consultative auprès de l’OCDE) a déclaré : « Il est irresponsable d’appeler à de nouvelles augmentations des taux d’intérêt aux États-Unis et dans la zone euro. Ce n’est pas le bon choix face au ralentissement économique et à l’émergence d’une crise financière. « L’OCDE a tort de mettre en garde contre les augmentations de salaires alors que le niveau de vie des travailleurs a été durement touché par la crise du coût de la vie et que les entreprises réalisent des bénéfices records. L’appel à des marchés du travail plus flexibles est très préjudiciable aux travailleurs. Les travailleurs ont besoin d’une augmentation de salaire pour soutenir la demande, pas de contrats et de conditions de travail plus flexibles. « L’effondrement de la Silicon Valley Bank, dont le prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz a prévenu l’OCDE qu’il était « prévisible et avait été prédit », démontre les dangers d’une augmentation importante et rapide des taux d’intérêt. « L’OCDE met trop l’accent sur les hausses de taux d’intérêt et le resserrement de la politique monétaire, et pas assez sur les mesures visant à résoudre les goulets d’étranglement de l’offre qui sont à l’origine de l’inflation élevée. Augmenter les énergies vertes, investir dans les services de garde d’enfants et payer de meilleurs salaires pour faire entrer plus de gens sur le marché du travail, et non pas jeter les gens au chômage ou rendre les marchés du travail encore plus flexibles et peu sûrs pour les travailleurs, sont les politiques qui permettront de maîtriser l’inflation tout en produisant des bénéfices à long terme. « L’OCDE ferme également les yeux sur la montée en flèche des bénéfices des entreprises tout en mettant en garde contre des spirales salaires-prix inexistantes. Les marges bénéficiaires atteignent des niveaux record, de sorte que les augmentations de salaires ne feront pas grimper les prix et sont nécessaires pour permettre aux travailleurs de faire face à la crise du coût de la vie et pour soutenir la demande économique. « Le resserrement monétaire préconisé par l’OCDE ne fera qu’aggraver la situation et rendra plus coûteuses les solutions de l’OCDE qui accompagnent la lutte contre l’inflation, telles que l’investissement dans une économie plus verte.
