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L’OCDE A-T-ELLE REJOINT LA CAMPAGNE POUR DES SALAIRES PLUS ÉLEVÉS ?

L’OCDE A-T-ELLE REJOINT LA CAMPAGNE POUR DES SALAIRES PLUS ÉLEVÉS ? Les syndicats ont tendance à considérer les salaires non pas comme un facteur de compétitivité, mais comme un moteur de la demande, de la croissance et de l’emploi. Les perspectives économiques de l’OCDE ...

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L’OCDE A-T-ELLE REJOINT LA CAMPAGNE POUR DES SALAIRES PLUS ÉLEVÉS ? Les syndicats ont tendance à considérer les salaires non pas comme un facteur de compétitivité, mais comme un moteur de la demande, de la croissance et de l’emploi.
Les perspectives économiques de l’OCDE publiées aujourd’hui au début de la réunion du Conseil ministériel vont dans ce sens.
Elles confirment le lien entre une croissance économique terne et la stagnation de la dynamique salariale.
Le point de départ de l’OCDE est que l’économie se trouve toujours dans un piège dit de « faible croissance ».
La croissance devrait rester limitée à 2 % dans l’ensemble de l’OCDE.
Les Perspectives soulignent que la mesure dans laquelle la reprise peut prendre suffisamment d’élan pour sortir du piège de la faible croissance sera une question clé.
Elles soulignent explicitement le rôle important des salaires en déclarant qu' »une reprise durable et plus forte des revenus et de la consommation des ménages nécessite une croissance plus forte des salaires« .
L’OCDE reconnaît que le canal de transmission entre la baisse du chômage et l’augmentation des salaires est rompu.
Malgré la baisse des taux de chômage, la croissance des salaires a été « remarquablement stable », c’est-à-dire très modeste.
En outre, l’OCDE ne s’attend pas à ce que cette situation change rapidement en 2017 et 2018, car la croissance des salaires réels resterait bloquée autour de 0,5 %. Les raisons de la rupture du lien entre chômage et salaires L’OCDE identifie trois raisons :

  • Faisant écho à des publications récentes d’Eurostat et de la BCE (voir ici https://www.ecb.europa.eu/pub/pdf/ecbu/eb201703.en.pdf?ea7747ab0ef3b038300a8d51a3a95313 ), l’OCDE considère que les statistiques traditionnelles sur les taux de chômage ne sont plus une mesure correcte de la marge de manœuvre du marché du travail.
    En effet, ces statistiques ne tiennent pas compte du nombre croissant de temps partiels involontaires et d’autres formes de travail atypique qui sont bien supérieurs aux niveaux d’avant la crise.
    Si l’on ajoute à cela le nombre de travailleurs marginaux (également supérieur aux niveaux d’avant la crise), on obtient une réserve substantielle sur le marché du travail qui maintient la dynamique des salaires à un niveau bas.
    Comme le montre le graphique ci-dessous, alors que les chiffres du chômage et du travail à court terme (temps partiel économique) ont baissé depuis la crise financière, le temps partiel involontaire et le nombre de travailleurs marginaux ont augmenté.
    Il s’agit de chiffres pour l’ensemble de l’OCDE, mais un zoom sur les économies individuelles permet de voir à quel point la situation est dramatique.
    En Italie par exemple, selon Eurostat, le nombre de travailleurs marginaux (3,2 millions) est actuellement supérieur au nombre de chômeurs (3 millions), ce qui se traduit par un taux de chômage global de 24 %.
    Avec des taux aussi élevés, il n’est pas étonnant que la dynamique des salaires soit « en baisse ».

Deuxièmement, d’autres facteurs affaiblissant le pouvoir de négociation des travailleurs jouent un rôle décisif en plus de l’atonie du marché du travail.
Pour l’OCDE, les principaux coupables sont les changements technologiques qui automatisent les tâches routinières et la délocalisation des activités à forte intensité de main-d’œuvre dans les chaînes d’approvisionnement mondiales (voir le graphique de gauche ci-dessous).
L’OCDE ne mentionne PAS le rôle des réformes passées qui ont affaibli les systèmes de formation des salaires en décentralisant les négociations collectives au niveau de l’entreprise ou en limitant les possibilités d’étendre légalement les négociations collectives.

  • Une troisième raison renvoie à l’argument standard qui explique la faible croissance des salaires par les piètres performances de la productivité.
    Ici, l’OCDE s’écarte de ce raisonnement en reconnaissant explicitement que « pour le travailleur typique, l’augmentation de la productivité peut ne plus être suffisante pour augmenter les salaires« , étant donné que la croissance de la productivité s’est découplée de la croissance des salaires au cours des deux dernières décennies, en particulier dans la partie inférieure de la distribution des salaires.

Les grands absents : Politiques visant à renforcer les salaires La reconnaissance du fait que la dynamique des bas salaires freine la croissance économique et que cela est également lié à la position de négociation plus faible de la main-d’œuvre et au fait que les salaires du travailleur typique sont systématiquement inférieurs à la productivité devrait logiquement conduire à suggérer des politiques et des réformes qui soutiennent les salaires en (re)renforçant les systèmes de négociation salariale.
Ce n’est malheureusement pas le cas.
Dans ses Perspectives, l’OCDE reste silencieuse sur cette question, à l’exception peut-être d’une référence très implicite au rôle des salaires minimums.
La déclaration selon laquelle « la nature modérée de la croissance des salaires dans l’ensemble de l’économie contraste avec la reprise de la croissance annuelle des salaires minimums dans certaines grandes économies » peut être lue comme une suggestion prudente d’envisager des salaires minimums plus élevés.
Dans d’autres publications récentes, telles que le rapport « Objectif croissance » de 2017 et l’examen du Japon par l’EDRC, l’OCDE a déjà recommandé aux États-Unis, à la Corée du Sud et au Japon d’augmenter leurs salaires minima.

La politique macro-économique à la rescousse ? Au lieu de cela, l’OCDE se concentre sur le premier facteur, à savoir l’atonie du marché du travail, en faisant valoir que les pressions salariales devraient finir par se manifester à mesure que les marchés du travail continuent de se resserrer.
Afin d’éliminer totalement les tensions existantes sur le marché du travail, l’OCDE préconise un dosage des politiques dans lequel une réduction progressive du soutien de la politique monétaire doit être compensée par une utilisation plus active de la politique budgétaire, cette dernière devant être complétée par des réformes structurelles plus ambitieuses.
Cela soulève de sérieuses questions.
Pourquoi prendre le risque de retirer le soutien de la politique monétaire si le marché du travail reste atone et que l’inflation de base reste nettement inférieure aux objectifs de stabilité des prix ?
Quelles seront les conséquences de l’assouplissement quantitatif dans la zone euro ?
Que se passera-t-il si cela affaiblit considérablement la bouée de sauvetage que représente l’assouplissement quantitatif pour les membres de la zone euro en difficulté, comme l’Italie ou l’Espagne ?
Que se passera-t-il si la politique budgétaire n’intervient pas, la zone euro s’en tenant au pacte de stabilité, ou si elle est utilisée à mauvais escient avec une stratégie de « ruissellement » où les riches aux États-Unis bénéficient de réductions d’impôts tandis que tous les autres reçoivent des réductions d’aide sociale ?
Et, plus important encore, qu’entend-on par « réformes structurelles plus ambitieuses » ?
Il s’agit en fait d’aider les travailleurs déplacés à retrouver un emploi en transférant des fonds vers des programmes actifs du marché du travail, et ce dans le cadre d’une ligne budgétaire donnée.
En d’autres termes, il s’agit de financer les dépenses actives du marché du travail en réduisant les allocations de chômage (voir également ce document de l’OCDE https://www.oecd.org/e co/Coping-with-creative-destruction-reducing-the-costs-of-firm-exit.pdf ).
N’oublions pas non plus l’autre publication phare de l’OCDE « Objectif croissance » publiée au début de l’année (http://www.oecd-ilibrary.org/economics/economic-policy-reforms-2017_growth-2017-en).
Elle recommande des réformes structurelles traditionnelles qui réduisent la protection de l’emploi, les allocations de chômage, les négociations sectorielles et les mécanismes d’extension légale des négociations collectives (voir le tableau ci-dessous).
Recommandations de l’OCDE dans Objectif croissance 2017 :

Éviter un salaire minimum trop élevé Promouvoir la négociation au niveau de l’entreprise, réduire l’extension Restructurer les prestations pour augmenter les incitations au travail Réformer la protection de l’emploi
Colombie, Turquie Belgique, France, Italie, Afrique du Sud Finlande, Islande, Irlande, Lettonie, Luxembourg, Pays-Bas, Slovénie, Lituanie Chili, France, Japon, Corée, Pays-Bas, Espagne, Turquie, Colombie, Inde, Indonésie

 

En conclusion, les Perspectives de l’OCDE ne sont pas cohérentes.
Alors que le rôle positif des salaires dans le soutien de la reprise économique est reconnu, l’OCDE ne parvient pas à en tirer les conclusions qui s’imposent.
Au lieu de plaider en faveur de réformes qui renforcent la position de négociation des travailleurs, l’OCDE fait finalement le contraire en insistant à nouveau sur des réformes qui affaiblissent la position de négociation des travailleurs.
Si les décideurs politiques devaient effectivement suivre cette voie, la reprise ne serait pas plus forte, mais plus faible.