Le TUAC a appelé à un changement fondamental de la pensée économique lors des consultations de la réunion du Conseil pré-ministériel au Costa Rica le 11 mars, exhortant l’OCDE à défendre un modèle qui s’attaque à l’inégalité croissante et garantit que les bénéfices du commerce et de la croissance sont partagés avec tous.
Le TUAC a mis en évidence des tendances alarmantes en matière d’inégalité qui menacent à la fois la croissance économique et la cohésion sociale. La part globale des revenus gagnés par les travailleurs continue de diminuer, la rémunération des PDG aux États-Unis atteignant aujourd’hui près de 300 fois le salaire d’un travailleur typique, alors que ce ratio n’était que de 21 fois il y a soixante ans.
Comme l'a montré l'OCDE, les fortes inégalités sont néfastes pour la croissance économique. Les gouvernements doivent faire beaucoup plus pour lutter contre les inégalités en menant des politiques économiques qui récompensent le travail plutôt que le capital, qui favorisent les emplois de qualité et qui garantissent un marché du travail équitable. Nous ne devons pas sous-estimer la capacité des forces populistes à exploiter le mécontentement de la population.
Les syndicats ont souligné que des institutions fortes du marché du travail sont essentielles pour garantir aux travailleurs un salaire décent et des conditions de travail décentes. Le TUAC a également appelé à une augmentation des investissements publics pour faire face à la triple transition dans les domaines du climat, du numérique et de la démographie.
En ce qui concerne la numérisation, le TUAC a souligné l’importance du dialogue social dans la mise en œuvre de l’IA, en insistant sur le fait qu’en impliquant les syndicats dans le déploiement, le suivi et la surveillance des outils d’IA sur le lieu de travail, les entreprises peuvent garantir de meilleurs résultats.
Le TUAC s’est dit très préoccupé par les progrès limités accomplis dans la réalisation des objectifs de développement durable, seuls 17 % d’entre eux étant actuellement en bonne voie. Le déficit de financement pour ces objectifs a augmenté de plus d’un tiers depuis 2015, avec des projections montrant qu’il pourrait atteindre 6,4 billions de dollars d’ici 2030 si les tendances actuelles se poursuivent. Les syndicats ont appelé les gouvernements à s’engager à nouveau à consacrer 0,7 % du RNB à l’aide au développement, soulignant que seuls le Danemark, l’Allemagne, le Luxembourg, la Norvège et la Suède ont respecté cet engagement en 2023.
Face à ces défis de développement, le TUAC a appelé à une approche globale dans la prochaine stratégie de développement de l’OCDE.
La stratégie de développement devrait reconnaître le rôle joué par les syndicats dans la coopération au développement, reconnaître la contribution de la négociation collective à un développement économique durable et inclusif, et s'engager sur l'importance vitale de la protection sociale.
Les consultations de San José s’inscrivent dans le cadre des préparatifs de la prochaine réunion du Conseil de l’OCDE au niveau ministériel, où les inégalités, la numérisation et le développement durable seront des thèmes centraux.