Le rapport 2025 de l’OCDE sur le développement durable des entreprises, publié hier, met en lumière des tendances importantes ainsi que des lacunes significatives dans les pratiques des entreprises en matière de développement durable et de respect des normes environnementales et sociales. Lors de la table ronde de l’OCDE sur les pratiques des entreprises en matière de développement durable qui s’est tenue hier, le TUAC a exhorté les entreprises et les décideurs politiques à renforcer la divulgation d’informations sur le développement durable, en soulignant qu’une divulgation significative exige des obligations contraignantes plutôt que de simples engagements volontaires, ainsi qu’un alignement complet sur les normes internationales du travail. En participant à la table ronde de haut niveau, les représentants du TUAC ont mis en lumière le tableau mondial alarmant de la dégradation de l’environnement et des violations des droits du travail et ont plaidé en faveur de cadres plus solides centrés sur la voix des travailleurs.
Les syndicats ont réclamé cinq éléments essentiels pour garantir la crédibilité des rapports des entreprises sur le développement durable : des obligations d’information, la consultation des travailleurs et des syndicats, l’alignement sur les normes internationales, une couverture complète de la chaîne de valeur et une vérification indépendante par des sources fiables.
"Pour être crédible, la divulgation doit être obligatoire et basée sur des indicateurs harmonisés alignés sur les normes internationales. Ce n'est pas une coïncidence si les entreprises publient davantage d'informations sur les politiques qui sont obligatoires, y compris sur les cas de travail forcé et de travail des enfants. Il devrait en être de même pour d'autres droits fondamentaux du travail, notamment la non-discrimination, la sécurité des travailleurs, le droit à la liberté d'association et à la négociation collective.
L’opposition croissante aux exigences en matière de rapports ESG a été critiquée par les syndicats, qui ont attiré l’attention sur le récent report des dispositions de la directive européenne sur les rapports de durabilité des entreprises et sur la prolifération des mesures anti-ESG, y compris aux États-Unis. Les représentants des travailleurs ont prévenu que cette tendance régressive menaçait les progrès réalisés en matière de responsabilité des entreprises.
La table ronde a également mis en évidence les lacunes importantes dans la participation des travailleurs aux conseils d’administration et à la représentation, les deux tiers des employés des sociétés cotées en bourse qui publient ces informations n’étant ni représentés par des syndicats ni couverts par des accords de négociation collective. Les syndicats ont exhorté les gouvernements à s’attaquer aux obstacles à la syndicalisation, notamment l’informalité persistante, les formes de travail précaires et l’obstruction syndicale. Le TUAC a souligné qu’une véritable participation des travailleurs aux conseils d’administration devrait être étayée par la liberté d’association et le droit effectif à la négociation collective. Pour renforcer la voix des travailleurs tout au long des chaînes d’approvisionnement mondiales, les syndicats ont insisté sur le renforcement des mécanismes de dialogue social, y compris les comités d’entreprise européens et mondiaux qui s’étendent aux chaînes d’approvisionnement où la représentation syndicale a tendance à être plus faible.
Les syndicats ont également souligné que le paysage actuel de l’ESG reste fragmenté, avec des normes mieux établies pour mesurer la performance environnementale que les impacts sociaux. Le TUAC a mis au défi les cadres de gouvernance d’entreprise d’intégrer plus efficacement les objectifs environnementaux et sociaux, en plaidant pour le principe de transition juste tel qu’il est défini dans l’Accord de Paris et les lignes directrices de l’OIT de 2015.
À l’avenir, le TUAC continuera à faire pression sur les organismes de normalisation et les décideurs politiques pour qu’ils rendent obligatoire la publication d’informations complètes sur le développement durable et pour qu’ils renforcent l’intégrité et la crédibilité de l’environnement ESG. Une priorité essentielle sera de s’attaquer aux conflits d’intérêts et à la forte concentration parmi les prestataires de services, y compris les agences de notation ESG et les conseillers en matière de procuration. Le TUAC s’appuiera sur les principes de gouvernance d’entreprise de l’OCDE/G20 et continuera à s’engager activement dans le Comité de gouvernance d’entreprise de l’OCDE, qui constitue une plateforme essentielle pour faire avancer ce programme.
