Search
Member area

Embedding Social Justice in the Monetary and Fiscal Response to COVID-19 – Intégrer la justice sociale dans la réponse monétaire et fiscale au COVID-19

10 May 2021

Executive Summary

  • Today, the top 1% of the global income distribution seizes 20% of global GDP, and it has captured 27% of total income growth between 1980 and 2016. The substantial rise in inequality and the failure in lifting the bottom and middle of the income distribution over the past forty years does not only invalidate the alleged ethical grounding of trickle-down economics, but it has direct negative consequences on the performance of our economies. According to OECD estimates, the rise in income inequality in OECD countries between 1985 and 2005 has costed, on average, 4.7% percentage points of growth between 1990 and 2010.
  • In the aftermath of the 2008 Global Financial Crisis, the Fed in the United States followed by the ECB in Europe embarked on a prolonged policy of low interest rates and quantitative easing (QE). While such programmes proved necessary in order to stabilise markets and reduce interest rates, they inflated asset prices, usually held by the wealthiest share of the population, increasing wealth inequality. Furthermore, in the absence of stronger fiscal stimulus and tighter financial regulation, their supposed trickle-down effect on investment and employment is questionable.
  • QE allowed access to credit at low cost, particularly in the EU, but this opportunity did not fully translate in higher consumption and investments, in the absence of complementary fiscal policy and proper financial regulation. Since QE was introduced in a context of heavily deregulated financial markets, it exacerbated some of the chronical shortcomings of the neoliberal financial model, increasing inequality and economic instability. Today, the question is whether central banks can afford withdrawing their exceptional monetary policies without hurting a fragile economy, for pulling the plug of cheap credit lines during a secular stagnation could lead to a new financial crisis.
  • Another reason why QE did not yield expected results in the 2010s was the dominance of the neo-liberal paradigm, magnified under strict, procyclical fiscal rules and the implementation of structural policies under austerity, including the decentralisation of collective bargaining structures. This translated in an anaemic economic activity that barely managed to restore to pre-2008 economic levels, before COVID-19 brought economies back to square one in terms of growth and employment.
  • Yet, the economic consequences of COVID-19 are not the same for everyone. Hundreds of millions of workers have lost their jobs, or hang on to temporary short-time work schemes. On the other side, large tech companies and digital platforms have seen their revenues increase considerably during the pandemic, as have private equity and hedge fund managers.
  • Today, there is a need for a more systemic and direct monetary support to fiscal intervention to encompass goals of economic development and social justice. This does not only mean indirect support to lending through eased leverage requirements and better liquidity to commercial banks, but a more pro-active role of the central banks in targeting productive investment in the real economy, while addressing it towards meeting specific goals of social and environmental sustainability.
  • As for fiscal policy, the possibility to return to normal economic activity could entice governments to withdraw expensive support measures more abruptly than recommended, plunging the economy as it did after the Global Financial Crisis. This would be a mistake, as governments rather need to step up and increase expenditure, while implementing multi-dimensional reforms that would go in the direction of fighting inequality and taking care of environmental concerns.
  • In order to achieve the goal of a socially just recovery, governments should change the prevailing approach to labour, strengthening the role of labour institutions and re-affirming their centrality in guaranteeing decent living conditions for all. It is also imperative to curb the negative impact of financialisation, in order not to diverge resources from investment in the real economy, exacerbating income and wealth polarisation further. Finally, a progressive tax policy is urgent, putting a halt to the secular rise in inequality, while supporting the necessary re-orientation of our economies towards a green growth model.

Intégrer la justice sociale dans la réponse monétaire et fiscale au COVID-19

 Résumé

  • Aujourd’hui, les 1 % les plus riches de la distribution mondiale des revenus s’accaparent 20 % du PIB mondial et 27 % de la croissance totale des revenus entre 1980 et 2016. L’augmentation substantielle des inégalités et l’échec des politiques visant à relever le bas et le milieu de la distribution des revenus au cours des quarante dernières années non seulement invalident le prétendu fondement éthique de « l’effet de ruissellement », mais ont des conséquences négatives directes sur les performances de nos économies. Selon les estimations de l’OCDE, l’augmentation des inégalités de revenus dans les pays de l’OCDE entre 1985 et 2005 a coûté, en moyenne, 4,7 points de pourcentage de croissance entre 1990 et 2010.
  • À la suite de la crise financière mondiale de 2008, la Fed aux États-Unis, puis la BCE en Europe, se sont engagées dans une politique prolongée de taux d’intérêt bas et d’assouplissement quantitatif (QE). Si ces programmes se sont avérés nécessaires pour stabiliser les marchés et réduire les taux d’intérêt, ils ont gonflé les prix des actifs, généralement détenus par la part la plus riche de la population, accroissant ainsi les inégalités de richesse. En outre, en l’absence d’une relance budgétaire plus forte et d’une réglementation financière plus stricte, leur supposé « effet de ruissellement » sur l’investissement et l’emploi est discutable.
  • L’assouplissement quantitatif a permis l’accès au crédit à faible coût, en particulier dans l’UE, mais cette opportunité ne s’est pas entièrement traduite par une hausse de la consommation et des investissements, en l’absence d’une politique budgétaire complémentaire et d’une réglementation financière appropriée. Comme l’assouplissement quantitatif a été introduit dans un contexte de marchés financiers fortement déréglementés, il a exacerbé certaines des lacunes chroniques du modèle financier néolibéral, augmentant ainsi les inégalités et l’instabilité économique. Aujourd’hui, la question est de savoir si les banques centrales peuvent se permettre de retirer leurs politiques monétaires exceptionnelles sans nuire à une économie fragile, car débrancher les lignes de crédit bon marché pendant une stagnation séculaire pourrait entraîner une nouvelle crise financière.
  • Une autre raison pour laquelle l’assouplissement quantitatif n’a pas donné les résultats escomptés dans les années 2010 est la prédominance du paradigme néolibéral, amplifiée par des règles budgétaires strictes et procycliques et la mise en œuvre de politiques structurelles dans le cadre de l’austérité, notamment la décentralisation des structures de négociation collective. Cela s’est traduit par une activité économique anémique qui a à peine réussi à retrouver les niveaux économiques d’avant 2008, avant que la COVID-19 ne ramène les économies à la case départ en termes de croissance et d’emploi.
  • Pourtant, les conséquences économiques de la COVID-19 ne sont pas les mêmes pour tous. Des centaines de millions de travailleurs ont perdu leur emploi, ou s’accrochent à des dispositifs de chômage partiel. De l’autre côté, les grandes entreprises technologiques et les plateformes numériques ont vu leurs revenus augmenter considérablement pendant la pandémie, tout comme les gestionnaires de fonds d’investissement et de fonds spéculatifs.
  • Aujourd’hui, il est nécessaire d’apporter un soutien monétaire plus systémique et direct à l’intervention budgétaire pour englober les objectifs de développement économique et de justice sociale. Il ne s’agit pas seulement de soutenir indirectement les prêts en assouplissant les exigences en matière d’effet de levier et en améliorant la liquidité des banques commerciales, mais aussi de confier aux banques centrales un rôle plus proactif en ciblant les investissements productifs dans l’économie réelle, tout en les orientant vers la réalisation d’objectifs spécifiques de durabilité sociale et environnementale.
  • En ce qui concerne la politique budgétaire, la possibilité de revenir, enfin, à une activité économique normale pourrait inciter les gouvernements à retirer les mesures de soutien plus brusquement que recommandé, ce qui ferait replonger l’économie comme cela a été le cas après la crise financière mondiale. Ce serait une erreur bienn évidemment, car les gouvernements doivent plutôt intensifier et augmenter les dépenses, tout en mettant en œuvre des réformes multidimensionnelles qui iraient dans le sens de la lutte contre les inégalités et de la prise en compte des préoccupations environnementales.
  • Afin d’atteindre l’objectif d’une reprise socialement juste, les gouvernements doivent changer de trajectoire en matière de réformes du marché de l’emploi, en renforçant le rôle des institutions du travail et en réaffirmant leur rôle central de la garantie de conditions de vie décentes pour tous. Il est également impératif de limiter l’impact négatif de la financiarisation, afin de ne pas détourner les ressources de l’investissement dans l’économie réelle, exacerbant encore davantage la polarisation des revenus et des richesses. Enfin, il est urgent d’adopter une politique fiscale progressive, qui mette un terme à l’augmentation séculaire des inégalités, tout en soutenant la réorientation nécessaire de nos économies vers un modèle de croissance verte.

Integrar la justicia social en la respuesta monetaria y fiscal a la COVID-19

Resumen

  • Hoy en día, el 1% superior de la distribución global de la renta se apodera del 20% del PIB mundial, y ha captado el 27% del crecimiento total de la renta entre 1980 y 2016. El aumento sustancial de la desigualdad y el fracaso en la elevación de la parte inferior y media de la distribución de la renta en los últimos cuarenta años no solo invalida el supuesto fundamento ético de la economía del goteo, sino que tiene consecuencias negativas directas en el rendimiento de nuestras economías. Según las estimaciones de la OCDE, el aumento de la desigualdad de ingresos en los países de la OCDE entre 1985 y 2005 ha costado, por término medio, 4,7% de crecimiento entre 1990 y 2010.
  • Tras la crisis financiera mundial de 2008, la Reserva Federal de Estados Unidos, seguida por el BCE en Europa, se embarcaron en una política prolongada de tipos de interés bajos y de flexibilización cuantitativa (QE). Aunque estos programas resultaron necesarios para estabilizar los mercados y reducir los tipos de interés, inflaron los precios de los activos, normalmente en manos de la parte más rica de la población, aumentando la desigualdad de la riqueza. Además, en ausencia de un mayor estímulo fiscal y una regulación financiera más estricta, su supuesto efecto de filtración sobre la inversión y el empleo es cuestionable.
  • La QE permitió el acceso al crédito a bajo coste, sobre todo en la UE, pero esta oportunidad no se tradujo plenamente en un mayor consumo e inversión, en ausencia de una política fiscal complementaria y una regulación financiera adecuada. Dado que la QE se introdujo en un contexto de mercados financieros fuertemente desregulados, exacerbó algunas de las deficiencias crónicas del modelo financiero neoliberal, aumentando la desigualdad y la inestabilidad económica. Hoy en día, la cuestión es si los bancos centrales pueden permitirse retirar sus políticas monetarias excepcionales sin perjudicar a una economía frágil, ya que desconectar las líneas de crédito baratas durante un estancamiento secular podría provocar una nueva crisis financiera.
  • Otra razón por la que la QE no dio los resultados esperados en la década de 2010 fue el predominio del paradigma neoliberal, magnificado bajo estrictas reglas fiscales procíclicas y la aplicación de políticas estructurales de austeridad, incluida la descentralización de las estructuras de negociación colectiva. Esto se tradujo en una actividad económica anémica que apenas logró restablecer los niveles económicos anteriores a 2008, antes de que la COVID-19 devolviera las economías al punto de partida en términos de crecimiento y empleo.
  • Sin embargo, las consecuencias económicas de COVID-19 no son iguales para todos. Cientos de millones de trabajadores han perdido sus puestos de trabajo, o se aferran a planes de trabajo temporales de corta duración. En el otro lado, las grandes empresas tecnológicas y las plataformas digitales han visto aumentar considerablemente sus ingresos durante la pandemia, al igual que los gestores de fondos de inversión y de cobertura.
  • Hoy en día, es necesario un apoyo monetario más sistémico y directo a la intervención fiscal para abarcar los objetivos de desarrollo económico y justicia social. Esto no sólo significa un apoyo indirecto a los préstamos a través de la flexibilización de los requisitos de apalancamiento y la mejora de la liquidez a los bancos comerciales, sino un papel más proactivo de los bancos centrales en la orientación de la inversión productiva en la economía real, dirigiéndola al mismo tiempo hacia el cumplimiento de objetivos específicos de sostenibilidad social y medioambiental.
  • En cuanto a la política fiscal, la posibilidad de volver a la normalidad en la actividad económica podría inducir a los gobiernos a retirar las costosas medidas de apoyo de forma más brusca de lo recomendado, hundiendo la economía como ocurrió tras la Crisis Financiera Mundial. Esto sería un error, ya que los gobiernos deben más bien intensificar y aumentar el gasto, al tiempo que aplican reformas multidimensionales que vayan en la dirección de luchar contra la desigualdad y atender a las preocupaciones medioambientales.
  • Para lograr el objetivo de una recuperación socialmente justa, los gobiernos deben cambiar el enfoque predominante sobre el trabajo, reforzando el papel de las instituciones laborales y reafirmando su centralidad en la garantía de unas condiciones de vida dignas para todos. También es imperativo frenar el impacto negativo de la financiarización, para no desviar recursos de la inversión en la economía real, exacerbando aún más la polarización de la renta y la riqueza. Por último, es urgente una política fiscal progresiva que ponga freno al aumento secular de las desigualdades, al tiempo que apoye la necesaria reorientación de nuestras economías hacia un modelo de crecimiento ecológico.